La mauvaise réputation environnementale qui pèse un peu plus chaque jour sur le diesel fait naître des inquiétudes sur l’avenir de l’usine Bosch d’Onet-le-Château, champion de la division… diesel de l’équipementier allemand. Ce site, pourtant, n’est pas qu’une simple machine à fabriquer des sources de particules fines…

media12-bosch-futur

Depuis quelques mois, le maire d’Onet alerte régulièrement les ministres sur les conséquences, pour l’Aveyron, d’une hypothétique fermeture de l’usine Bosch pour cause d’abandon programmé des motorisations diesel. Même si le site aveyronnais de Bosch est l’un des plus importants et performants de la division diesel de l’équipementier, il est aussi (et surtout) l’une des vitrines les plus dynamiques du groupe dans ce qu’il est convenu d’appeler l’usine du futur. Pour faire simple, l’usine du futur est une usine dans laquelle les hommes, les infrastructures, les machines et les productions dialoguent en continu pour un contrôle permanent des paramètres et, si besoin, une anticipation des actions nécessaires. « Chez Bosch, c’est aussi un réseau social d’entreprise qui permet à tous les collaborateurs, où qu’ils soient dans le monde, d’échanger des informations, des expériences et des idées, insiste Patrick Meillaud, directeur économique de Bosch Rodez. Le groupe donne à ses collaborateurs les moyens de communiquer entre eux pour plus d’efficacité dans la recherche d’idées et plus d’agilité dans leur mise en application. »

C’est ainsi que le site aveyronnais a développé une multitude d’innovations utilisées dans des domaines tous azimuts et qui en font un exemple pour d’autres sites du groupe. Bosch Rodez, par exemple, a été la première usine hors Allemagne à utiliser un robot collaboratif sensible à la présence de l’homme : il détecte la proximité et les gestes de l’opérateur et s’arrête automatiquement s’il présente un danger pour l’homme. De nombreux équipements sont dotés de capteurs multiples qui mesurent différents paramètres (vitesse de rotation, température, vibrations…) afin d’analyser son état de fonctionnement et, si besoin, anticiper des opérations de maintenance. Rodez est pilote dans l’analyse vibratoire des broches. Dans le même esprit, Bosch développe un système proche de la machine qui permet, grâce à un smartphone ou un écran tactile, de retrouver les plans, outils et pièces nécessaires pour sa maintenance. L’usine utilise également des puces RFID (radio-émettrices) pour le suivi de certaines pièces. « Actuellement, nous enregistrons chaque mois plus de 80 000 événements RFID », calcule Patrick Meillaud. Un système un peu similaire, par scan du code des pièces, permet d’optimiser le stockage des plateaux de pièces. Bosch Rodez développe également l’impression 3D pour obtenir des solutions plastiques plus rapides et plus économiques pour l’amélioration ou la réparation de certains outils.

Au-delà de l’efficacité productive de son usine, Bosch s’applique aussi à améliorer, par des solutions innovantes, les performances environnementales du site aveyronnais. Le suivi des consommations énergétiques de l’usine est contrôlé par un tableau de bord permettant, par exemple, de mieux gérer les besoins en fonction de l’activité de l’usine. Bosch Rodez a également développé un outil qui lui est propre, afin de mesurer en permanence le niveau de ses rejets dans l’air et, en déterminant un seuil de pollution, de prendre les mesures qui s’imposent.

Bref, l’usine Bosch de Rodez ne se contente pas de fabriquer des injecteurs diesel. C’est, peut-être, ce qui pourrait sauver le site dans l’hypothèse de la fin du diesel.