Imaginé et porté par la société toulousaine Sofrinnov, le concept d’abris semi-durables Rescooz, réalisés à partir de palettes de bois, fait aussi intervenir les savoir faire des Aveyronnais d’ITA Moulding Process, des Ateliers du Rouergue et du lycée professionnel d’Aubin.

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Le projet Rescooz, qui intéresse déjà fortement les grands acteurs de l’humanitaire, vient d’obtenir le Grand Prix du concours des Inn’Ovations, dans le cadre du salon Midinnov de Toulouse. Il s’agit d’un mode constructif extrêmement malin et intuitif, faisant intervenir un procédé breveté qui permet à un seul homme armé d’une visseuse, d’un marteau, d’une scie, d’un niveau et d’un fil à plomb, de réaliser un abris en palettes de récupération.

Les tentes des camps humanitaires pourraient bientôt céder leur place à des abris à base de palettes en bois. Loin d’être farfelu, ce projet toulousain intéresse le HCR, le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unis ainsi que les ONG et fondations, qui voient là des avantages sociétaux, écologiques et économiques certains. Au départ de ce projet, on retrouve un entrepreneur toulousain, Jean-Claude Escriva, créateur de la société Sofrinnov. Son credo : « Faire simple » et dans cette application, transformer des palettes en bois en jeu de construction de type Lego au travers de kits d’assemblage brevetés. Pour développer son idée, Jean-Claude Escriva a trouvé plusieurs savoir-faire et partenaires en Aveyron. L’entreprise ITA Moulding de Séverac a travaillé et fabriquera des pièces de jonction des palettes en bois moulé. Les Ateliers du Rouergue, entreprise adaptée de Rodez, va intégrer les portes et fenêtres dans les abris. Le lycée professionnel d’Aubin a testé les premiers prototypes. Le Critt Bois, installé à Rodez, a apporté de l’ingénierie et sa connaissance des professionnels de la filière bois. On ajoutera que le jury du Grand Prix des Inn’Ovations était présidé par Alain Picasso, directeur de l’agence EDF une Rivière un Territoire DEVELOPPEMENT de Rodez.

« Il s’agit d’un abri en dur et recyclable : il est fait pour être déconstruit et reconstruit ailleurs (voire recyclé), puisque la durée de vie moyenne d’un camp de réfugiés est d’environ six ans », explique Jean-Claude Escriva. « Vous redonnez de la dignité aux réfugiés, car avec Rescooz, ce sont les réfugiés eux-mêmes qui réalisent leur abri. Ils deviennent ainsi acteur de leur reconstruction et retrouvent un espace privé digne de ce nom. »

Avec un prix au mètre carré conforme aux exigences économiques du HCR, Rescooz s’inscrit dans un esprit de constructions durables. Une fois recouverts de panneaux bois, on n’imagine pas que l’ensemble tient grâce à des palettes.

La société Sofrinnov, qui développe aussi des solutions d’habitations légères pour le loisir et un kit destiné aux maîtres d’œuvre et constructeurs, est en cours de labellisation par le pôle de compétitivité du bois Xylofutur.

Bien que Sofrinnov ait déjà reçu des commandes, la commercialisation de Rescooz ne commencera que fin mars, après le salon de l’humanitaire international d’Abou-Dhabi, où l’entrepreneur toulousain sera l’invité du ministère des Affaires Etrangères.

Savoir plus : www.sofrinnov.com