Le thermalisme institutionnel a fait son retour à Cransac il y a exactement cinquante ans, en 1963, à la fermeture des puits de mine. La Chaîne thermale du Soleil, qui exploite aujourd’hui les vertus thérapeutiques de gaz uniques en Europe, s’apprête cette année à battre des records de fréquentation.

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L’établissement thermal de Cransac a récemment reçu la visite de Manuel Cantos, le président de la CCI, au côté des élus locaux.

Quand on arrive au nouvel l’établissement thermal aux allures de palace helvète, on a du mal à imaginer que le triste et austère édifice jaunâtre croisé quelques centaines de mètres plus bas a lui aussi accueilli des curistes. L’établissement, construit en 2003, conjointement par la Chaîne thermale du Soleil et les collectivités locales, a transformé le thermalisme cransacois. Désormais, on ne vient plus à Cransac seulement pour soigner ses rhumatismes à la chaleur des effluves de la Montagne qui brûle, mais aussi pour se faire du bien. Cette nouvelle vocation hédoniste a donné une seconde jeunesse au thermalisme aveyronnais. Au cours des trois dernières saisons, le nombre de curistes en soins (pris en charge par la Sécu) est passé de 3 000 à 3 800, auxquels il faut désormais ajouter plus de 1 500 curistes en remise en forme. « En 2013, nous comptons bien franchir le seuil des 4 000 curistes en soins et 2 000 curistes en remise en forme », explique Christophe Echavidre, le directeur de l’établissement. Le niveau des réservations déjà enregistrées  au cours des deux premiers mois de la saison 2013 l’encourage même à penser tout haut que « l’objectif des 5 000 curistes à terme n’a jamais été aussi réaliste ». 5 000, c’est précisément la capacité maximale de l’établissement et c’était aussi le niveau de fréquentation des thermes de Cransac à leur apogée, fin du XIXe siècle.

Le thermalisme renouvelé

A l’efficacité des traitements par les gaz chauds, l’établissement ajoute chaque année de nouvelles propositions pour attirer d’autres publics : nouveaux soins au kaolin, spa et soins esthétiques… Déjà reconnu comme le spécialiste français du traitement de l’arthrose cervicale, l’établissement thermal de Cransac souhaite aller plus loin encore dans ce domaine. « Nous cherchons à élaborer des séjours d’éducation thérapeutique, qui viendraient compléter la cure et permettraient au patient d’éviter la récidive », explique Christophe Echavidre.

Ce développement permanent a conduit à la création de trois postes supplémentaires cette année. Au plus fort de la saison, ce sont au total 46 personnes qui travaillent à l’établissement thermal. « Cransac a un avantage concurrentiel sur les autres établissements, note le directeur : c’est le sens de l’accueil de son personnel. » Aux employés de la chaîne thermale s’ajoutent aussi les emplois indirects liés à l’activité. « Une serviette de plus et c’est du travail supplémentaire pour les entreprises prestataires », résume Christophe Echavidre. Le maire de Cransac, lui, a fait le calcul de que le thermalisme rapporte au territoire. « Nous savons qu’un curiste génère 1500 euros de retombée économique locale et qu’un accompagnant, c’est 750 euros, explique Jean-Paul Linol. Faites le calcul : l’activité thermale nous apporte 7 millions d’euros par saison. » Grâce à l’exploitation des sources d’eau thermale en complément des gaz, Cransac a également fini par obtenir le statut officiel de station thermale et, ce faisant, la possibilité d’accueillir un casino. « Nous choisissons le prestataire à la fin du mois et, compte tenu des délais administratifs, nous pouvons envisager l’ouverture du casino pour 2015 », assure Jean-Paul Linol.