La Fédération du BTP de l’Aveyron a interrogé ses adhérents sur leurs prévisions en matière d’effectifs. Les réponses sont plus alarmantes que jamais et les entreprises attendent avec inquiétude des mesures urgentes.

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Entre 2008 et 2011, déjà, le BTP a perdu plus de mille emplois dans le seul département de l’Aveyron. La fédération départementale du BTP, tant par la voix de son président Jean-Pierre Servant que par celle de son secrétaire général Robert Hyronde, avait alors alerté les autorités locales. Avec bien peu d’échos, au goût des chefs d’entreprises. Mille emplois, c’était pourtant plus que la plupart des plans sociaux qui faisaient alors la une de tous les journaux en France : 630 chez Arcelor, 900 chez Sanofi, 1000 chez le volailler Doux…

Malheureusement, l’alerte n’est pas levée. Elle est même plus d’actualité que jamais. En juillet, la FBTP de l’Aveyron a interrogé ses 224 adhérents sur leurs prévisions en terme d’effectifs pour l’année 2014. Et le résultat est inquiétant : ceux qui ont répondu annoncent 360 suppressions d’emplois dans l’année (licenciements, fin de contrats non renouvelés, départs en retraite non remplacés…) Robert Hyronde a extrapolé les résultats de l’enquête de la FBTP à l’ensemble des entreprises aveyronnaises du bâtiment (adhérentes ou non). Il arrive à une estimation de 500 suppressions de postes dans le département. « Et cette estimation est probablement en-dessous de ce que sera la réalité », prédit le secrétaire général de la FBTP12.

La commande privée, qui s’était maintenue jusqu’en 2008 grâce à des mesures incitatives, a commencé à fléchir avec les premiers effets de la crise économique. Quant à la commande publique, elle s’est effondrée concomitamment à la fin de la taxe professionnelle pour les collectivités territoriales, la baisse de leurs ressources fiscales et de leurs dotations d’Etat et le renouvellement des équipes municipales.

Eu égard au niveau de l’alerte, la FBTP12 demande des mesures rapides et efficaces. « L’assouplissement de la réglementation sur le logement, et en particulier pour la rénovation énergétique, serait une bonne chose, estime Robert Hyronde. Il faudrait instaurer de nouvelles mesures fiscales incitatives dès le mois de septembre, dès avant la Loi de finances. »

Le bâtiment et les travaux publics, en Aveyron, représentent aujourd’hui 5 600 salariés. Ils étaient près de 7 800 il y a six ans. Même les entreprises les plus performantes, celles qui allaient jusqu’alors de succès en succès, annoncent des réductions d’effectifs dans les prochains mois.