Avec son projet de pôle régional de création artistique dans l’ancien cinéma Le Club de Rodez, l’association Oc’Live fait rimer sans complexe culture avec performance, économie et développement du territoire.

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Rodez, haut lieu national de la scène musicale, des arts vivants et de la création artistique ? Bientôt, peut-être. Et ce sera en grande partie grâce au travail de fourmis qu’accomplissent au quotidien les 200 bénévoles de l’association Oc’Live, réunis derrière Fred Joao, président charismatique à l’extraordinaire force de conviction. Avec Le Club, son ambitieux projet de salle de concert, studio d’enregistrement et résidence d’artistes, Oc’Live a déjà commencé à inscrire en rouge les noms de Rodez et de l’Aveyron sur les carnets d’adresse des groupes de musiciens de toute la région, des tourneurs et des producteurs de spectacles. Quand Le Club sera fini, Rodez sera alors l’un des phares de la création artistique en Occitanie.

Le chantier permanent

L’association, créée en 2010, s’est d’abord contentée d’organiser des concerts à Rodez et alentours. Quarante concerts en 4 ans, qui ont donné ou redonné au public Aveyronnais le goût de la musique live et de la découverte de nouveaux talents. Pour Fred Joao, la suite coulait de source : « Un jour, on a eu envie de créer un lieu », explique-t-il. L’opportunité de louer à l’évêché l’ancien cinéma Le Club, avenue Tarayre à Rodez, a fait le reste. Oc’Live a ainsi pris possession du Club en 2014. Les bénévoles ont d’abord transformé l’une des salles en une salle de concert de 350 places debout. Au rythme de 45 concerts par an et pour tous les publics, Le Club accueille 12 000 personnes chaque saison. « Ça fait de nous  la salle de spectacle la plus fréquentée de tout le département », sourit Fred Joao. Et d’ajouter : « Tous les tourneurs de spectacle de France nous connaissent et nous sollicitent par dizaines chaque jour. » Les bénévoles ont aussi aménagé une salle plus petite en auditorium de 93 places, qui est louée à des entreprises, des associations ou des collectivités pour des séminaires, des présentations. L’auditorium sert également de salle répétition pour les groupes de musiciens du coin. Petit détail qui démontre le soin apporté à la conception du projet : les bénévoles ont aménagé un astucieux fumoir qui permet au public de ne jamais sortir à l’extérieur, évitant ainsi les nuisances au voisinage.

Un pôle de création

Depuis quelques mois s’est ouverte la troisième phase du projet, qui va faire du Club un pôle majeur de la création artistique : une grande salle réservée à la création et au montage de spectacles, doublée d’un studio d’enregistrement dernier cri. La salle disposera d’une scène de 100 m2, d’un pont motorisé pour la scénographie, pouvant accueillir des groupes ou compagnies de plusieurs dizaines de personnes et dans la plupart des disciplines artistique. Le studio d’enregistrement comptera cinq cabines et sera en capacité d’enregistrer également la salle de concert et la salle de spectacle. « Des groupes pourront venir ici se faire enregistrer en live avec la qualité studio », s’enthousiasme le président d’Oc’Live. Le Club sera également équipé d’un pôle vidéo pour la réalisation de clips ou autres petites productions. Grâce aux logements aménagés dans les étages et à la cuisine collective, Le Club peut ainsi devenir la résidence d’artistes la plus recherchée de France. « Parce que, en plus, nous sommes dans une petite ville à la campagne, glisse Fred Joao. Or, c’est justement le genre d’environnement que recherchent les artistes en résidence, qui ont besoin de s’immerger dans leur projet et ne pas être trop distraits par ailleurs. » Il faudra accélérer le rythme du chantier : la première résidence est réservée pour décembre prochain.

Mécénat et gestion rigoureuse

Tous les travaux sont réalisés par les bénévoles mais la salle de spectacle et le studio représentent quand même un investissement de 120 000 euros. Oc’Live a fait appel au financement participatif Ulule et compte trouver les 2/3 du reste du financement auprès de mécènes. « Sur les 300 000 euros de budget de l’association, qui emploie 4 salariés, 10 à 12% proviennent de subventions publiques, 15% vient du mécénat et tout le reste est de l’autofinancement, explique Fred Joao. Comme une entreprise, nous avons le devoir de rentabiliser nos activités et nos équipements. C’est normal, nous sommes une entreprise culturelle. De plus, avec 120 000 € de retombées économiques, nous contribuons au développement de notre territoire. »

Aujourd’hui, une cinquantaine d’entreprises aveyronnaises apportent déjà leur soutien désintéressé au Club. Toutes les autres seront les bienvenues. Elles pourront ainsi bénéficier des petits gestes de reconnaissance du Club du Club, structure qui propose aux mécènes du Club des rencontres mensuelles conviviales, des réceptions, des rencontres avec les artistes, un accès privilégié aux concerts…

Savoir plus : www.oc-live.fr