Manuel Cantos vient d’être nommé conciliateur de justice par le président de la cour d’appel de Montpellier. L’ancien président de la CCI Aveyron sera chargé de trouver des solutions amiables dans des dossiers concernant spécialement l’économie, les entreprises, le commerce, les finances…

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C’est la question que le monde économique aveyronnais se posait dans tous les dîners en ville. « Mais que va-t-il faire, maintenant qu’il n’est plus président de la CCI ? » Manuel Cantos n’a pas tardé à apporter une réponse : conciliateur de justice spécialisé dans les litiges financiers, commerciaux, économiques. Le président de la cour d’appel de Montpellier a récemment nommé l’ancien entrepreneur, qui doit prochainement prêter serment et qui interviendra dans le ressort du TGI de Rodez.

« Je ne sais pas encore vraiment quelle est la complexité de la fonction, puisque, à ce jour, il n’y a jamais eu de poste semblable dans la région. Mais il me semble que cela pourrait éviter des conflits qui, dans certains cas, risqueraient de mettre en danger des entreprises. C’est pour cette raison que j’ai accepté cette mission inédite », explique Manuel Cantos, dans un mélange de fierté et de beaucoup d’humilité. La fierté d’avoir été considéré par le président de la cour d’appel de Montpellier comme digne d’une telle charge ; l’humilité du débutant qui doit tout apprendre et trouver sa juste place dans une institution où travaillent déjà des professionnels reconnus. Parce qu’il ne veut gêner personne et ne pas apparaître comme illégitime dans sa nouvelle mission, Manuel Cantos est déjà allé à la rencontre des acteurs de la justice en Aveyron. Président du TGI, procureur de la République, bâtonnier du barreau de Rodez, association des conciliateurs de justice dans d’autres domaines de compétence : tous ont accueilli avec sympathie la nomination du nouveau venu.

Différents entre associés, litiges entre clients et fournisseurs, refus de paiement, rupture de contrat… « Je ne mesure pas l’ampleur de la tâche, s’interroge Manuel Cantos. Peut-être 10, 15 affaires par mois… Je ne sais vraiment pas. Mais je sais en revanche que ces affaires sont souvent des problèmes d’égo ou d’orgueil, qu’un conciliateur peut aider à débloquer sans prendre le risque d’un jugement incertain devant la juridiction. Même si elles ne concernent, la plupart du temps, que de petites sommes de quelques centaines ou milliers d’euros, ces affaires, quand elles vont jusqu’au tribunal, deviennent très coûteuses, complexes et déstabilisantes pour les protagonistes. Et elles peuvent mettre en danger des entreprises. C’est ce qu’il faut éviter à tout prix. »

Manuel Cantos a choisi de retourner sur les bancs de l’école et de suivre une formation spécifique de conciliateur afin de mener au mieux sa mission. « On apprend à tout age », dit-il. « Et je vais m’imposer des objectifs de réussite », glisse-t-il au passage, démontrant qu’il prend sa fonction à cœur. Voilà qui vient confirmer son choix de ne pas rester administrateur de la CCI Aveyron, « pour ne pas gêner le travail d’une nouvelle équipe par ma présence et me consacrer entièrement à ce nouveau job. » « La première conciliation est à mener aujourd’hui avec mon épouse, à qui j’avais imprudemment laissé entendre que j’allais rester auprès d’elle, à la maison ; mais j’avais tellement peur de l’ennuyer… », sourit-il. A 80 ans, Manuel Cantos ne se refera pas. Parmi une multitude de sollicitations, il vient d’ailleurs d’accepter une place d’administrateur au sein de l’entreprise des roquefort Gabriel Coulet…