En trente ans, le Syndicat mixte pour l’informatisation des collectivités de l’Aveyron a fait passer les communes de l’âge du papier à celui du digital. Aujourd’hui, son influence s’étend au-delà des limites du département.

Media12-SMICA 30 ans

C’était en 1987. Les communes et leurs groupements se trouvaient au seuil d’un changement d’ère, sans en avoir ni les moyens financiers, pour les plus petites, ni les compétences techniques. Le président du Conseil général d’alors, Jean Puech, suivi par 20 maires aveyronnais, décidait alors de créer le SMICA, un syndicat mixte qui serait chargé d’accompagner les collectivités dans leurs besoins d’informatisation, en leur apportant l’ingénierie nécessaire et en mutualisant les achats de matériel pour en réduire le coût.

Parti avec 3 agents pour 120 adhérents, le SMICA compte aujourd’hui 416 adhérents (communes, groupements de communes, départements…) et emploie 20 personnes, dont des ingénieurs. Malgré ce développement, l’esprit de solidarité qui a présidé à sa création continue de prévaloir aujourd’hui. Ainsi, la plus petite commune d’Aveyron (27 habitants), dispose des mêmes solutions informatiques que la communauté de Rodez Agglo (60 000 habitants), et les plus riches des collectivités paient un peu plus pour que les plus modestes puissent accéder aux dernières technologies.

Car, en la matière, le SMICA a lui-même beaucoup évolué. « Nous avançons au même rythme que les startups du numérique », assure Jean-Louis Grimal, le président du SMICA. On est loin, en effet, de la simple installation d’un ordinateur dans le bureau de la secrétaire de mairie. Depuis une dizaine d’années, le SMICA travaille à la dématérialisation des documents et des actes des collectivités. Cela a commencé avec la dématérialisation des actes soumis au contrôle de légalité (toutes les communes aveyronnaises sauf une, s’y sont mises). Ça s’est poursuivi par la numérisation de la totalité du cadastre de l’Aveyron (80% des communes disposent d’un système d’information géographique, SIG, leur permettant de connaître au centimètre près la position de tous les réseaux secs ou humides, de tous les immeubles et meubles de la collectivité). A suivi la dématérialisation des marchés publics. Puis est venu le temps de créer un environnement numérique de travail (ENT) pour les écoles du département (2/3 d’entre elles sont aujourd’hui équipées). Derniers chantiers en date : la numérisation de l’état civil, de 1912 à aujourd’hui, ou encore le développement du data.

Les compétences et les missions du SMICA sont aujourd’hui reconnues au-delà du département puisque des collectivités voisines font appel à ses services en Lozère, dans le Gard, l’Hérault, le Lot, le Tarn.

Le nouveau défi du SMICA, ce sont les objets connectés. « Tous les maires veulent du mobilier urbain ou des éclairages publics intelligents, qui communiquent entre eux et interagissent à la fois avec l’administration et le public », relève le président Grimal. Le SMICA va leur trouver les bonnes solutions au meilleur prix. C’est son job.

Photo : Jean-Louis Grimal, le président, et Jacques Barbezange, le directeur général du SMICA