La société de recyclage SNAM, installée à Viviez, porte le projet de création d’une usine de fabrication de batteries à partir d’éléments recyclés. Eric Nottez, le patron de SNAM, se donne 6 ans pour réussir cette opération à 25 M€, qui devrait créer près de 650 emplois.

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Le projet se nomme Phénix et il a pour ambition de donner aux batteries lithium-ion qui équipent les véhicules hybrides et électriques une seconde vie sous la forme de batteries de stockage d’électricité, pour l’industrie et l’habitat. « Notre métier de collecteur et de recycleur d’accumulateurs nous a aussi apporté toutes les compétences nécessaires à la fabrication de batteries, explique Eric Nottez, PDG de SNAM. C’est de là qu’est venue l’idée de Phénix. Nous travaillons sur ce projet depuis 4 ans, en partenariat, entre autre, avec le CEA. Maintenant, nous sommes prêts et nous lançons Phénix. »

Les batteries provenant des véhicules propres et recyclées jusqu’alors par SNAM ne sont plus aptes à la mobilité mais elles conservent néanmoins près de 70% de capacité. Phénix envisage donc d’utiliser cette capacité résiduelle pour fabriquer de nouvelles batteries à partir de 80% d’éléments diagnostiqués et reconditionnés. Les batteries Phénix, modulables, serviraient alors à stocker l’électricité d’origine renouvelable (et souvent intermittente, comme le photovoltaïque ou l’éolien) ou permettraient à l’industrie de sortir du réseau aux heures de consommation de pointe. « Notre technologie sortira au même prix que les batteries au plomb, qui sont aujourd’hui les plus répandues dans le monde, mais avec des performances douze fois supérieures », promet Eric Nottez. Phénix s’adressera d’abord au marché de l’habitat ou des activités isolées non raccordés au réseau. Puis, au fur et mesure de sa montée en charge, la future entreprise se tournera vers les parcs de production d’énergie renouvelable et, enfin, vers l’industrie et les gros consommateurs d’électricité. A échéance de six ans et au rythme du développement de la mobilité propre, Eric Nottez prévoit de produire un volume de batteries capables de stocker et restituer 4000 MWh. Pour ce faire, et assurer ses approvisionnements en batteries usagées, il s’appuie sur les contrats qu’il a d’ores et déjà signés pour plusieurs années avec tous les grands constructeurs automobiles mondiaux.

En attendant, Phénix doit construire un premier atelier pilote dans les trois prochains mois, dans lequel une dizaine de personnes commenceront à fabriquer les batteries recyclées. « Nous devons aller très vite car nous avons déjà des clients qui ont réservé leurs premières batteries », explique le patron de SNAM. Par la suite, le projet prévoit la construction d’une nouvelle usine qui, étape par étape, et pour un investissement total de 25M€, se développera jusqu’à couvrir près de 4 hectares de bâtiments et employer quelque 650 personnes à l’horizon 2024. L’usine Phénix serait installée non loin de SNAM, mais pas sur le site de recyclage, qui est classé Sévéso. « Je souhaite que Phénix soit implanté quelque part dans le bassin de Decazeville, même si certains de mes actionnaires préféreraient l’installer plus près des grands bassins de consommation », assure Eric Nottez, qui ne refusera probablement pas le soutien des collectivités et des acteurs économiques locaux.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a choisi de dévoiler le projet Phénix, ce 11 décembre, à ses amis membres de l’association Ouest Aveyron Entreprises.