Même si tous ses élus estiment inacceptable la décision de Bosch de supprimer 750 emplois à Rodez, le territoire doit cependant faire front commun pour préparer les conditions nécessaires à un avenir pérenne pour le site industriel, fût-il réduit.

Certes, l’avenir de l’usine aveyronnaise d’injecteurs et de bougies de préchauffage ne s’était jamais présenté sous un jour aussi sombre que depuis ces quatre dernières années, marquées par les attaques répétées contre la technologie du diesel. Mais l’annonce faite par Heiko Carrie, président de Bosch France, de la suppression de 750 emplois sur le site Bosch d’Onet-le-Château, à l’horizon 2025, a sonné l’Aveyron : les salariés de l’usine (1250 personnes actuellement), les sous-traitants et partenaires locaux de l’équipementier (5 000 emplois indirects sur le territoire) et de nombreux acteurs économiques. Les élus du territoire, en particulier les parlementaires, les maires de Rodez Agglomération et les conseillers départementaux ont immédiatement fait part de leur stupéfaction et de leur mécontentement, estimant que la décision de Bosch est une « trahison inacceptable ».

De son côté, la présidente de la région Occitanie n’a pas manqué, elle aussi, de réagir aux annonces de l’industriel.

« La décision du groupe allemand, présent depuis près de 60 ans à Rodez, est un véritable coup dur, assure Carole Delga. Syndicats, élus locaux, acteurs économiques, nous redoutions ce scénario car, depuis quatre ans maintenant, les actions engagées par Bosch pour relancer et maintenir l’activité n’ont pas été à la hauteur. Je comprends et je partage l’inquiétude des salariés, et au-delà, de la population. Mon premier message est pour eux, pour leur affirmer tout mon soutien et leur redire avec force et détermination que la Région sera présente à leur côté. La Région agira pour assurer plus que la préservation du site, qui se voit actée, grâce à notre combat commun mené ces dernières années, mais aussi pour un projet industriel d’avenir.

Ce maintien du site est en effet le résultat d’un travail collectif mené avec notamment les organisations syndicales, les élus locaux et départementaux, le président du CESER d’Occitanie Jean Louis Chauzy et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avec qui je suis en contact très régulier depuis des mois sur ce dossier vital pour notre territoire.

Pour autant, face à la volonté du groupe Bosch de supprimer des centaines d’emplois, j’appelle à continuer à faire bloc collectivement afin d’exiger le respect des engagements pris aujourd’hui devant les salariés, à savoir : le maintien du site et la poursuite de la production industrielle et l’absence de tout plan social.

J’estime qu’il faut aller plus loin en demandant, dès aujourd’hui à Bosch, de s’engager sur des mesures de départs volontaires à la retraite avantageuses et des mesures de formation très volontaristes auxquelles nous allons participer financièrement de façon active. Pour chaque salarié impacté, une solution doit être proposée. Nous ne laisserons personne sur le bord de la route. La Région sera inflexible sur ces points qui conditionnent l’avenir industriel du territoire. Projet industriel, formation, diversification, la Région interviendra dans un esprit partenarial et constructif mais avec vigilance et exigence. »