Si les intempéries, un nouveau virus ou autre impondérable ne viennent pas perturber le calendrier, la station hydrogène et gaz naturel pour véhicules de l’entreprise Braley devrait entrer en service fin mars.

Aux portes de Rodez, entre Onet et Sébazac, se trouvera donc la plus importante station de production-distribution d’hydrogène en France, où les véhicules équipés (voitures particulières comme utilitaires et poids-lourds) pourront venir faire le plein de carburant propre.

Il aura fallu plus de six ans pour donner corps à ce projet innovant (pour ne pas dire avant-gardiste) qui a rassemblé de nombreux partenaires régionaux, nationaux et européens et qui met en œuvre des technologies et des réglementations totalement nouvelles. Mais c’était le prix que Christian Braley, totalement engagé dans la recherche d’activités industrielles respectueuses de l’environnement, était prêt à payer au nom de l’avenir de ses enfants et petits-enfants.

La station produira donc de l’hydrogène (H2) en quantité suffisante pour alimenter environ 80 véhicules par jour. Elle distribuera aussi du gaz naturel pour véhicules (GNV). Le site comptera également une station de lavage. Grâce à des électrolyseurs conçus par Aréva, l’hydrogène sera produit à partir d’eau (d’Aubrac) du réseau potable et d’électricité fatale (l’électricité produite pendant la nuit et non utilisée). Le procédé, qui consiste à casser les molécules d’eau (H2O), produit de l’hydrogène (H2), qui sera comprimé sous forme liquide, et de l’oxygène (O) qui sera rejeté dans l’air. L’eau passée dans les électrolyseurs sera ensuite utilisée dans la station de lavage qui, par ailleurs, recyclera l’eau de pluie pour le rinçage des véhicules. Quant au gaz naturel (méthane), il proviendra du réseau. A terme, la station Braley offrira à ses clients la possibilité de faire le plein de biogaz issu de méthaniseurs implantés localement. L’hydrogène est destiné aux véhicules électriques à prolongateur d’autonomie ; les véhicules utilisant le gaz fonctionnent aussi à l’essence mais leurs émissions polluantes sont très sensiblement réduites.

Avec de très lourds investissements (en temps et en argent), quelques dizaines de véhicules H2 circulant localement et encore très peu d’utilisateurs de GNV, la station Braley est très loin de la rentabilité. Mais c’est un pari sur l’avenir que l’industriel aveyronnais a choisi de faire : proposer une offre pour susciter une demande qu’il estime inéluctable.

A ce stade, la plupart des équipements techniques de la station de carburant (électrolyseurs, compresseurs, pompes distributrices, réservoirs…) sont en place. Les entreprises (pour la plupart locales) procèdent actuellement à la couverture des installations. Suivra l’équipement de la station de lavage. Cela constituera un bâtiment de 88 mètres de long, en lamellé-collé, avec un bardage en inox et des aménagements paysagers pour une meilleure intégration environnementale.