La station de production-distribution d’hydrogène de l’entreprise Braley devrait entrer en fonction à la mi-juillet.

La tour Eiffel illuminée trois minutes grâce à un groupe électro-hydrogène ; des voitures, des camions, des bus, des trains et même des avions promis à l’hydrogène ; des stations de production d’hydrogène vert ; des usines de piles à combustibles… Depuis quelques mois, les journaux nationaux, les radios, les télés font le plein d’hydrogène. De projets hydrogènes.

Dans ce domaine, l’Aveyron a déjà pris de l’avance grâce à l’entreprise ruthénoise Braley, qui s’est jetée dans l’aventure H2 il y a déjà plus de six ans, avec le projet d’une station de production-distribution d’hydrogène (la plus importante de France) à partir d’électricité fatale (l’électricité produite par les sources intermittentes mais non consommée —et donc perdue).

Comme tout pionnier, Braley a essuyé tous les plâtres : des technologies balbutiantes, une réglementation à écrire, des questions de sécurité à résoudre, des fournisseurs incertains, des investissements sans retour immédiat… L’entreprise n’a pas fait le pari de l’hydrogène pour le business, mais pour la planète. « Parce qu’on ne peut pas rester sans rien faire », répète Christian Braley.

Mais ce temps long de la nouveauté a été mis à profit pour enrichir le projet initial. A l’hydrogène a été ajouté le gaz naturel pour véhicule (GNV) puis une station de lavage de camions qui utilisera l’eau résiduelle de la production d’hydrogène. « C’est un projet cohérent et totalement vertueux », annonce-t-on chez Braley.

Et, sauf impondérable, il sera mis en service mi-juillet, sur le site Braley d’Onet-le-Château. Aujourd’hui, la station GNV est opérationnelle, l’électrolyseur est dans la phase des derniers réglages et il reste à réaliser quelques finitions et aménagements autour du site.

Dès lors, les véhicules électriques à pile à combustible pourront venir faire le plein d’hydrogène ; les poids-lourds (dont les camions de l’entreprise Braley) viendront faire le plein de GNV et passer au lavage. Christian Braley sait pertinemment que la station ne sera pas rentable immédiatement. Pas suffisamment de véhicules à hydrogène en fonctionnement dans la région. « Mais, en attendant que les constructeurs s’y mettent vraiment, les premiers débouchés pourraient se faire jour dans l’industrie, estime le chef d’entreprise. Certaines activités industrielles utilisent l’hydrogène dans leurs process. Localement, il y a également Bosch qui travaille au développement de groupes de froid (pour camions frigorifiques) fonctionnant à l’hydrogène. »