La ville de Decazeville vient d’obtenir deux récompenses nationales pour son programme de rénovation de la rue Cayrade et, en particulier, la percée aménagée vers le bas de la ville.

Voilà plusieurs années que Decazeville s’est attelée au chantier de sa rénovation urbaine et de sa transformation esthétique. Le prix des Défis urbains et le prix Lumières qu’elle a récemment obtenus sonnent comme deux encouragements à poursuivre ce travail long et complexe pour rendre attractive cette ville marquée par les stigmates d’une industrialisation vieille de plus d’un siècle puis d’une désindustrialisation brutale et traumatisante. Rien d’étonnant, dès lors, que François Marty, le maire ait eu quelque difficulté à contenir son émotion au Palais des Congrès, à Paris, quand il a reçu le prix des Défis urbains décerné conjointement à la commune et à l’agence d’urbanisme Dessein de Ville. Cette récompense, créée par le groupe de presse Innovapresse spécialisé dans l’urbanisme, l’architecture et l’immobilier, a été attribué cette année aux projets de plusieurs grandes villes et métropoles de France. La percée de la rue Cayrade a valu à Decazeville et à Dessein de Ville le coup de cœur du jury à l’unanimité.

Par ailleurs, ce même programme de rénovation de la rue Cayrade a aussi décroché le prix Acétylène, décerné par la revue Lumières, spécialisée dans les techniques d’éclairage public.

Ce projet de rénovation urbaine, d’un coût global de près de 5 M€, consistait à requalifier toute la rue Cayrade, l’artère principale qui traverse la ville. Des espaces ont été rendus aux piétons, des respirations vertes ont été aménagées ici et là. Le gros du chantier a consisté à démolir trois immeubles riverains pour aménager une percée conduisant vers le bas de la ville et la future zone commerciale dite du Centre (dont l’aménagement doit commencer en ce début d’été).

« Plus qu’un simple escalier, nous avons souhaité créer un lieu par lequel les gens ne feraient pas que passer, mais où ils pourraient s’attarder, où il pourrait y avoir des activités », explique Louis Canizarès, patron de l’agence Dessein de Ville. Pour ce faire, trois immeubles ont été rasés, un ascenseur a été installé, des jardins suspendus ont été créés, une fresque en relief a été conçue par l’artiste Sébastien Mazauric, à laquelle répond un éclairage imaginé par Quartiers Lumières.

« Les investissements publics dans lesquels nous avons engagé la ville commencent à avoir pour effet que des privés, à leur tour, lancent des opérations de rachat et de rénovation des immeubles alentour », se réjouit le maire François Marty, heureux d’avoir contribué à créer un cercle vertueux.

Photo Pascale Poupinot