L’autrice aveyronnaise Lætitia Bex publie une biographie de la cantatrice Emma Calvé, qui dévoile là toute la complexité de sa personnalité.

Après le roman Le Lion de Venise (2013), après le récit de vie l’Américaine (2018), Læetitia Bex poursuit son chemin en littérature en glissant ses pas dans ceux d’une Aveyronnaise internationale : Emma Calvé. « Plus de trente ans après la publication de la dernière biographie qui lui a été consacrée, j’ai pensé que l‘on pouvait peut-être trouver de nouveaux éléments sur la vie d’Emma Calvé, explique Lætitia Bex. Grâce aux nouveaux outils numériques et aux réseaux, j’ai trouvé de nouvelles sources, des informations, des correspondances oubliées et des documents inédits qui démontrent que cette femme au destin exceptionnel était aussi un être plus complexe et plus humain qu’il ne paraît dans certains récits. »

Au terme de quatre ans de recherche et d’écriture, l’autrice decazeviloise (Emma Calvé l’est aussi) fait de la soprano un portrait qui se lit aussi comme un roman de près de 400 pages (dont un cahier illustré de 16 pages).

Emma Calvé naît en 1858 à Decazeville, dans l’Aveyron. Promise à une modeste existence, elle décide de forcer le destin en montant à Paris et en faisant du chant son métier. Son talent est reconnu après des années d’efforts, de doute et de courage mais, sitôt célèbre, sa renommée dépasse alors toutes les frontières.

Mais qui était vraiment Emma Calvé ? Une artiste forte et paradoxale : soprano au tempérament de feu, elle est aussi une femme du peuple, heureuse de retrouver les siens dans son Aveyron natal après une prestigieuse tournée mondiale. Elle compte des admirateurs illustres, notamment la reine Victoria, et a inspiré les plus grands compositeurs de son temps.

De la lumière à l’oubli, voici le récit de la vie mouvementée d’une cantatrice à la fois attachante et fantasque et qui a marqué son époque. Comme à son habitude, Lætitia Bex déploie une écriture simple et discrète, laissant le plus beau rôle de son livre à son héroïne. Gageons qu’il en sera de même dans quelques années, quand paraîtra le prochain ouvrage sur lequel elle travaille déjà et qui sera consacré à une autre grande figure aveyronnaise de l’art. On n’en saura pas plus. Il faut d’abord lire Emma Calvé (édition ACALA, disponible dans les librairies de l’Aveyron et du Lot).