Le gouvernement s’apprête à supprimer le gazole non routier détaxé, utilisé dans les engins de chantier, et à priver les entreprises et les salariés de la déduction forfaitaire spécifique de 10%. Ce qui ulcère les représentants aveyronnais de la profession.

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La Fédération du BTP s’inquiète des conséquences de deux mesures gouvernementales qu’elle juge « spécialement destructrices », comme l’a récemment expliqué le président de la fédération départementale de l’Aveyron, Daniel Druilhet. Il s’agit de l’augmentation du prix du gazole non routier (GNR, dit « le rouge ») et la suppression, pour les employeurs et les salariés du BTP de l’abattement de 10% (ou déduction forfaitaire spécifique).

S’agissant du GNR, carburant utilisé dans les engins de chantier, l’objectif consiste à le supprimer à terme proche pour le remplacer par du gazole classique. A l’automne dernier la différence de prix entre le GNR et le gazole routier était d’environ 50 cts par litre, ce qui représenterait un coût supplémentaire pour une entreprise locale de maçonnerie de 9 salariés de 2500 € par an et pour une entreprise de travaux publics de 40 salariés, 115 000 € par an. A l’échelle du pays, la suppression du GNR entraînerait une perte de 770 M€ pour les seules entreprises du BTP.

La suppression annoncée de l’abattement de 10% (DFS) privera les salariés de chantier du BTP d’environ 2% de leur salaire net par augmentation des charges sociales et alourdira les charges patronales (1,35 milliard pour le BTP en France).

« Une nouvelle catastrophe pour un BTP rural tel que le nôtre qui ne connaît pas la reprise des zones urbaines, dont les prix demeurent tendus, les trésoreries fragiles et dont les chantiers sont plus éloignés de leur siège que dans les zones urbaines », ajoutent encore les responsables de la fédération départementale du BTP.

Pour faire entendre leur inquiétude et leur lassitude, les professionnels du bâtiment et des travaux publics ont écrit aux députés de l’Aveyron Anne Blanc et Stéphane Mazars.