Plusieurs chantiers de restauration de murs et bâtis en pierre sèche s’ouvrent sur le chemin de Saint-Jacques, avec la volonté d’encourager ce type de construction emblématique du plateau de l’Aubrac.

Comme chaque année depuis sa création, le Parc porte plusieurs opérations d’embellissement du chemin de Saint Jacques de Compostelle et de valorisation des constructions en pierre sèche. Au hameau des Cambrassats à Saint Chély d’Aubrac, un chantier a démarré fin avril, au niveau d’un site dégradé par la végétation. Dissimulées par des broussailles, d’anciennes pierres constituaient le mur de ce sentier. Une fois dégagées elles et fait apparaître un ancien abreuvoir complètement obstrué par le limon de la source qui coule. « C’est important de remettre en valeur ce patrimoine qu’il faut garder. Nous avons travaillé avec le Parc pour préparer ce chantier et la commune fournit du personnel et du matériel », raconte Stéphan Molténi, élu de la commune. Pendant trois jours, des étudiants paysagistes de l’école de Romagnat, dans le Puy de Dôme, sont venus travailler sur le site, histoire d’apprendre en faisant. « Pour eux, c’est très intéressant, la pierre sèche fait partie de leur apprentissage, mais en venant ici, ils changent d’horizon et travaillent en situation réelle, » explique Fabien Pélissier, l’un de leurs enseignants. « Nous allons remonter un mur de clôture et reprendre aussi un mur de soutènement », précuse Sylvain Olivier, artisan-formateur de l’Association des Artisans Bâtisseurs en pierre sèche qui guide les étudiants sur ce chantier.

Au-delà de la rénovation du patrimoine et de l’aspect pédagogique, l’autre intérêt de ces opérations réside dans la promotion de la construction en pierre sèche. Pendant toute la durée des chantiers, les amateurs et les curieux peuvent venir rencontrer les bâtisseurs, observer le travail en cours de réalisation et, pourquoi pas, envisager d’opter pour la pierre sèche pour leur prochain projet. « La pierre sèche rassemble de multiples qualités. La ressource est locale, le matériau est naturel. Les murs sont drainants, résistent bien aux intempéries, ils retiennent la terre et participent à lutter contre l’érosion. Ils deviennent l’habitat et les voies de passage de multiples insectes, mammifères, oiseaux… Comme l’hermine, par exemple, qui adore y créer son terrier, ou les rapaces qui s’y perchent pour guetter leurs proies », explique Nicolas Leblois, chargé de mission Paysage et patrimoine bâti au Parc. « Très présents sur l’Aubrac, les murs en pierre sèche sont des marqueurs forts et emblématiques de nos paysages et leur préservation est précisément inscrite dans la Charte du Parc », poursuit-il. 

Pour en savoir plus sur la filière économique de la pierre sèche locale, les différentes techniques, les différentes pierres, les règles du métier, les formations…, une exposition créée par l’Association des bâtisseurs en pierre sèche est ouverte à tous à la salle paroissiale de Saint Chély d’Aubrac, place de la Mairie de 14h à 19h, jusqu’au 8 mai, et en suivant à Nasbinals et à Aumont-Aubrac.