Le projet de station d’hydrogène pour véhicules porté par Braley Environnement, EDF et l’institut franco-allemand Eifer, va placer l’Aveyron parmi les premiers acteurs de la mobilité de demain.

Media12-Braley H2 COP21

Initialement, le dossier présenté par l’entreprise Braley à l’appel à projets européen pour le développement d’une « autoroute » de l’hydrogène ne portait que sur la création d’une station de production-distribution d’hydrogène. Il s’agissait alors d’aménager, sur le site Braley de Sébazac, la plus grande station H2 de France, destinée à l’approvisionnement de véhicules électriques à prolongateur d’autonomie. Le projet a un peu évolué puisque, à l’hydrogène, Christian Braley et ses partenaires ont décidé d’ajouter le gaz naturel pour véhicules (GNV). Ce gaz, composé à 97% de méthane, est le même que le « gaz de ville » utilisé pour la cuisine et le chauffage. Il peut aussi être obtenu par méthanisation de déchets verts, ménagers et agricoles. « Le GNV, c’est une alternative entre les carburants issus du pétrole et l’hydrogène, synthétise Christian Braley. C’est un carburant à la fois propre et sûr. » Ainsi, la station de Sébazac serait-elle en capacité d’approvisionner les véhicules à hydrogène comme ceux au GNV, sous forme gazeuse ou liquide.

Avec une capacité de 80 pleins par jour, la plus grande station H2 de France doit pouvoir compter sur une flotte de véhicules conséquente. C’est pourquoi le projet Braley associe plusieurs partenaires déjà équipés de véhicules à hydrogène ou près à le faire : EDF, La Poste, l’agglomération du Grand Rodez, les communes d’Onet et de Luc-Primaube, les autocaristes Verdié et Ruban Bleu. « L’idéal serait que tous les véhicules de transport urbain et de collecte des déchets de l’agglomération ruthénoise fonctionnent à l’hydrogène », calcule Christian Braley, qui sait cependant que le projet H2 ne sera pas immédiatement rentable. « Ce n’est pas le calcul que nous avons fait, dit-il. Avec l’hydrogène, nous ouvrons la voie à une nouvelle façon de vivre et de faire. Plus qu’une rentabilité, nous cherchons à provoquer une révolution de bon sens dans les esprits. »

La future station multi-énergies propres devrait être opérationnelle fin 2016 ou début 2017. Elle sera l’un des principaux points de ravitaillement sur un grand axe Europe du Nord-Espagne, plaçant ainsi l’Aveyron au centre de la révolution de la mobilité sans carbone.