Vendredi 12 octobre, neuf entreprises aveyronnaises du BTP vont accueillir plus de 700 collégiens pour leur faire découvrir leurs métiers. Tout cela dans un contexte d’apparence favorable, mais qui recèle encore des motifs d’inquiétude.

La seizième édition de l’opération « Les coulisses du bâtiment », imaginée par la fédération départementale du BTP, va permettre à 725 collégiens issus de 14 établissements du département d’aller à la découverte des métiers du bâtiment et des travaux publics. Ce rendez-vous annuel, que les responsables de collèges considèrent comme un outil complémentaire et important dans le parcours d’orientation de leurs élèves, a été conçu pour améliorer l’image des métiers du bâtiment et inciter les jeunes à embrasser la carrière. « On nous voit surtout comme des travailleurs manuels exposés aux intempéries, regrettent les chefs d’entreprises. Alors que nos métiers ont beaucoup évolué, que les chantiers mobilisent des technologies de pointe et des connaissances techniques très précises. »

Les neuf patrons volontaires pour accueillir les collégiens tout au long de la journée de vendredi 12 octobre, joueront le jeu avec l’espoir de convaincre quelques jeunes que leur avenir se trouve dans leurs entreprises. Et de l’espoir, ils en ont besoin, comme le rappelle la fédération du BTP de l’Aveyron. Car, dans un contexte national où l’activité repart très nettement à la hausse pour le secteur, il apparaît tout aussi clairement que ce sont surtout les métropoles régionales qui en tirent les bénéfices. « Il existe réellement une fracture territoriale, insiste Robert Hyronde, secrétaire général de la FBTP de l’Aveyron. Dans nos zones rurales, les entreprises doivent faire face à des difficultés qui affectent moins les métropoles, où la commande privée comme publique est plus soutenue. » Et la fédération d’énumérer : la diminution à 20% de la quotité du prêt à taux zéro (ce qui conduit certains candidats à la construction à renoncer à leur projet) ; l’augmentation du prix du gazole ; la suppression annoncée du régime fiscal du gazole non routier pour les engins de TP (une entreprise comme Sévigné, à Millau, estime à 900 000 € le surcoût annuel d’une telle mesure) ; l’exclusion prochaine des fenêtres, portes et chaudières au fioul à haute performance du Crédit d’impôt Transition Energétique ; la limitation de la vitesse à 80km/h sur le réseau routier secondaire ; l’informatisation généralisée, à laquelle beaucoup de petites entreprises ne sont pas prêtes (dématérialisation des marchés publics, dématérialisation des factures, RGPD, prélèvement à la source)…