La fédération départementale du BTP a profité de son assemblée générale annuelle pour évoquer une fois encore la fracture territoriale qui oppose les économies des métropoles en croissance et des campagnes, à la lumière des chiffres de la construction.

Il y a déjà trois ans, la fédération départementale du BTP de l’Aveyron avait placé le thème de la métropolisation au centre de son assemblée générale annuelle. Cette année encore, l’organisation professionnelle du bâtiment et des travaux publics est revenue sur cette problématique, lors d’une assemblée organisée symboliquement dans l’un des principaux chantiers publics terminé récemment dans le département : l’espace Saint-Exupéry de Luc-La Primaube. Ce n’est pas que la fédération du BTP manque d’imagination pour se renouveler, c’est que la métropolisation se poursuit et, avec cette politique de non aménagement du territoire, ses conséquences pour le monde rural et son économie qui s’aggravent. Voilà pourquoi la FBTP avait tenu à reparler de métropolisation, sous l’expertise de Nadine Levratto, docteur en économie et directrice de recherche au CNRS et en présence, entre autres, de Catherine Sarlandie de la Robertie, préfète de l’Aveyron, Jacques Chanut, président de la fédération nationale du BTP, ou Jean-Philippe Sadoul, maire de Luc-La Primaube et président du PETR Centre Ouest Aveyron.

Après avoir dressé la liste des problèmes auxquels sont confrontées les métropoles grandissantes (promiscuité, pollution, pénurie de foncier, délinquance, saturation des transports, surconsommation de moyens…), Daniel Druilhet, président de la fédération du BTP de l’Aveyron, a aussi noté que les métropoles raflent l’essentiel de la croissance économique du BTP (logement privé, logement social, infrastructures, emplois) au détriment des territoires ruraux. « Clairement, les intérêts de la ville s’opposent désormais à ceux de la campagne, assure-t-il, car le théorème selon lequel la richesse de la métropole irriguerait le territoire régional relève de l’utopie. » Et Daniel Druilhet d’appeler de ses vœux à une nouvelle dose de décentralisation « réelle ».

Fort heureusement, en attendant des politiques plus efficaces et équitables pour les territoires ruraux, la fédération aveyronnaise du BTP peut encore se targuer d’une certaine santé et d’une réelle capacité de ses entreprises à résister à la crise. Son président se félicite également qu’il existe quelques politiques visant à redynamiser le monde rural, telles que les contrats nationaux Action cœur de ville et les contrats régionaux des Bourgs centres, auxquels les collectivités (communautés de communes, département, PETR…) adhèrent de manière cohérente.