La Banque de France vient de publier sa dernière enquête de conjoncture, témoignant que les entreprises d’Occitanie et d’Aveyron résistent bien à la crise Covid mais ne retrouveront pas leur niveau d’activité normal avant deux ans.

Présentés récemment à la CCI Aveyron devant un parterre d’entrepreneurs (et en visioconférence), les derniers indicateurs de l’économie d’Occitanie montrent que les entreprises ont retrouvé un niveau d’activité assez proche (autour de 90%) de la normale d’avant confinement et très supérieur à ce qu’elles avaient pu imaginer en avril dernier. Sans surprise, ce sont les industries du transport (aéronautique) et l’hôtellerie-restauration qui ont été les plus impactées et restent encore aujourd’hui celles qui ont le plus de mal à rebondir. A l’échelle de la région, le BTP a retrouvé un niveau d’activité quasi normal.

Durant cette période inédite, le dispositif du PGE (prêt garanti par l’Etat) a joué son rôle à plein, essentiellement pour soutenir la trésorerie des entreprises (dans 64% des cas). 64 318 entreprises d’Occitanie ont demandé un PGE pour un total de 9 milliards d’euros (2533 entreprises pour 366 M€ en Aveyron).

Pour les prochains mois, les chefs d’entreprises (industrie, services et BTP) prévoient un regain de chiffre d’affaires de 6 à 7%, qui ne sera toutefois pas en mesure de compenser les pertes. Il devrait en être de même pour la progression des effectifs, qui restera mesurée et ne compensera pas les réductions opérées au cours des derniers mois. Même tendance pour les investissements productifs et la rentabilité qui se sont effondrés et ne retrouveront pas leur niveau d’avant crise. Cette tendance est particulièrement sensible dans l’industrie qui ne reconstituera ni ses carnets de commandes ni ses effectifs. Pas avant 2022 ou 2023, selon les estimations des chefs d’entreprises. Le BTP est le secteur qui s’en sort le moins mal.

A l’échelle de l’Aveyron, le constat est très proche : les entreprises prévoient un retour d’activité assez proche (mais inférieur) à la normale mais n’envisagent pas de reconstituer la totalité de leurs effectifs.

On notera que le nombre de défaillances d’entreprises, en Occitanie comme en Aveyron, est en net recul (de plus de 30%). Ce chiffre toutefois ne reflète pas la réalité en raison du volume exceptionnel des aides financières de l’Etat et des collectivités. « C’est à la fin de la crise et à l’arrêt des mesures de soutien que l’on connaîtra la vérité », prévient Gilles Arisdakessian, le directeur de la Banque de France en Aveyron.