Convaincue que les déchets sont une nouvelle source d’énergie, l’entreprise Braley n’a pas lésiné sur le coût et les performances de ses lignes de traitement automatisées, installées sur le site de Bozouls après les deux incendies de 2016 et 2017.

Plusieurs mois après sa mise en service, il y a encore, ici ou là, quelques petits réglages à peaufiner. Rien d’étonnant à cela, tant l’installation est ultra-complexe, vaste et innovante. « Unique en France. » Ludovic Braley, responsable du pôle environnement de l’entreprise éponyme, à Bozouls, ne s’encombre pas de précautions inutiles pour qualifier sa nouvelle ligne de tri multiflux de déchets industriels. Conçue spécialement pour l’entreprise Braley par la société française Aktid, cette double ligne met en œuvre des technologies telles que l’intelligence artificielle, deux robots, le tri optique par laser. Et c’est très efficace : « Nous arrivons maintenant à valoriser 90% des déchets qui arrivent chez nous », explique Ludovic Braley. Et d’ajouter : « Avec cette machine, l’homme devient un contrôleur qualité ; son travail est moins pénible. »

Les deux robots, en particulier, peuvent trier simultanément une grande variété de matériaux différents et d’objets ayant des formes et des dimensions diverses, augmentant significativement l’efficacité et la flexibilité de la chaine de tri. Cette ligne est capable de traiter des flux de déchets très hétérogènes et d’en assurer un taux de valorisation très élevé. Une seconde ligne traite alternativement du bois et du refus de compost de déchets verts. La machine traite 18 tonnes de déchets par heure et produit 2 000 tonnes de produits valorisables par mois. Elle est actuellement utilisée à 60% de ses capacités.

Au-delà des filières habituelles de valorisation des déchets (les gravas pour les carrières et les travaux publics, les plastiques pour le recyclage), l’entreprise Braley se trouve aujourd’hui en capacité de valoriser des déchets légers pouvant être à terme transformés en combustible solide de récupération (CSR). Ce nouveau produit (il n’est pas encore reconnu par la réglementation européenne) se présente comme une alternative à certains combustibles fossiles comme le charbon, à destination de l’industrie. Pour l’heure, le CSR produit par Braley est vendu à l’étranger, en attendant l’évolution de la réglementation et la création de vrais débouchés en France. Comme à son habitude, l’entreprise Braley a toujours un coup d’avance sur la recherche de solutions aux besoins énergétiques.

Au-delà des performances technologiques et industrielles des installations de Bozouls, l’entreprise Braley a pris soin de veiller à la sécurité du site, lors de sa reconstruction après les deux terribles incendies de 2016 et 2017. Les charpentes résistent au feu, des murs coupe-feu séparent les différentes zones de travail et des canons à eau, couplés à des caméras thermiques, ont été installés dans les secteurs à risque.

Au total, le nouveau centre de tri du site de Bozouls représente un investissement de 15 millions d’euros, dont 9 millions pour les lignes de tri automatisées.

L’entreprise Braley participera à la table ronde organisée dans le cadre du Salon du réemploi à Rodez, du 2 au 4 décembre.