L’institut national des appellations d’origine (INAO) doit statuer fin juin sur la demande d’AOP du pérail. Peut-être l’aboutissement d’une démarche engagée depuis plus de vingt pour une reconnaissance officielle des origines du savoureux fromage de brebis du Sud-Aveyron.

Jean-François Dombre, président de l’association Pérail, et tous les producteurs peuvent maintenant y croire. Le cahier des charges du petit fromage de brebis est sur le bureau de l’INAO, qui doit décider à la fin du mois de juin si le pérail peut bénéficier d’une appellation d’origine protégée (AOP). Ce serait, dès lors, pour les mille éleveurs et les fromagers, la reconnaissance officielle de leur travail et la garantie d’une appellation exclusive. Pour le consommateur, ce serait un nouveau gage de qualité et de respect d’un savoir-faire traditionnel.

Le pérail, né sur les Causses et les Rougiers du Sud-Aveyron, avant de devenir saisonnier et de perdre de sa popularité avec l’industrialisation de la fabrication du roquefort, a connu son renouveau à l’occasion des luttes contre l’extension du camp militaire du Larzac, dans les années soixante-dix. L’association Pérail est née en 1995 avec pour objectif d’obtenir l’appellation d’origine protégée. Pour ce faire, les hommes du pérail ont travaillé des années durant à l’élaboration d’un cahier des charges rigoureux, inspiré par la tradition et admis par tous.

La production de pérail aujourd’hui représente plus de 1000 tonnes, dont 170 sont vendues à l’étranger. Le territoire du pérail est essentiellement concentré sur le département de l’Aveyron et s’étend sur les franges du Cantal, de la Lozère, du Gard et du Tarn.