La présidente de la région Occitanie appelle l’Etat à faire du transport ferroviaire un élément central de la planification écologique confiée par le président de la République à la Première ministre.

Quelques semaines après avoir célébré la réouverture de la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône dans le Gard, fermée depuis un demi-siècle, Carole Delga poursuit son engagement en faveur du train, au travers d’une tribune publiée dans le journal Le Monde daté du 15 septembre, en forme de plaidoyer pour un transport ferroviaire plus large, plus ouvert, plus performant, au service des usagers et de la transition énergétique.

Alors que le secteur des transports reste le plus pollueur, avec 30% des émissions de gaz à effet de serre en France, la présidente de Région livre ainsi sa vision d’une stratégie ferroviaire ambitieuse devant servir en premier lieu la lutte contre le réchauffement climatique. Evoquant une nouvelle révolution, celle de la gratuité des transports publics, Carole Delga propose un véritable choc tarifaire et rappelle la nécessité d’investir dans les infrastructures.

« Le train reste une idée neuve, écrit-elle en substance. Près de deux cents ans après la mise en service de la première ligne de chemin de fer, en Angleterre, en 1825, une nouvelle révolution ferroviaire est en marche : celle de la gratuité. […] Si, au XIXe puis au XXe siècle, les infrastructures de transports ont d’abord servi le développement économique, elles doivent désormais servir en premier lieu la lutte contre le réchauffement climatique. […] Et il est temps que la France rattrape son retard pour ne pas rater le train de l’histoire », souligne notamment Carole Delga.

« Ce que je mets en œuvre depuis six ans en Occitanie, je le propose pour notre pays. […] Je crois en l’avenir du rail pour tous les trajets, ceux du quotidien, ceux des marchandises, ceux des déplacements plus lointains. Localement, les régions sont au rendez-vous en y consacrant leur premier poste budgétaire. L’Europe a, quant à elle, fixé de nouveaux objectifs très ambitieux de baisse des émissions de CO2. Il revient à l’Etat de lancer enfin sa révolution et de faire beaucoup plus pour redonner au train les moyens de transporter davantage de voyageurs, en rénovant les voies et les gares, en créant de nouvelles dessertes, en rouvrant des lignes fermées, en aménageant de nouvelles lignes à grande vitesse dans le sud du pays », ajoute-t-elle.

« De la même manière, nous devons aussi assumer un choc tarifaire afin de rendre plus attractive l’offre de transport en commun. Nous devons garantir des billets accessibles à nos compatriotes les plus modestes. Nous devons prendre le chemin de la gratuité, comme nous l’expérimentons avec succès sur les trains régionaux en Occitanie », rappelle également Carole Delga.

Et la présidente de Région de conclure : « Voilà donc, devant nous, le grand défi d’une véritable loi de planification écologique. Le gouvernement et le Parlement ne doivent pas rater ce rendez-vous. L’enjeu de transformation est énorme […] et, surtout, l’histoire démontre que la prospérité a toujours été favorisée par des investissements importants dans les voies de communication. Ne tremblons pas devant les montants à engager, nos voisins européens nous l’ont rappelé : faisons des choix forts et audacieux. Notre pays et la planète ne s’en porteront que mieux. »