Le semencier ruthénois souhaite développer la recherche et l’innovation pour offrir aux agriculteurs des services et technologies qui leur permettront de relever les défis liés au changement climatique et aux nouvelles attentes sociétales.

Il y a déjà beaucoup d’intelligence et de technologie dans l’obtention de nouvelles variétés végétales, tel que la pratique aujourd’hui le semencier aveyronnais RAGT. Pas suffisant, estime Laurent Guerreiro, le nouveau patron du groupe. Il vient donc de présenter la nouvelle stratégie de l’entreprise ruthénoise qui, tout en continuant à développer ses ventes à l’est du continent européen, en Océanie, en Amérique latine et en Afrique de l’Est, va consacrer beaucoup de moyens et d’énergie à la recherche pour développer le service, le conseil et l’accompagnement agronomique des agriculteurs. « Sortir de notre zone de confort », résume-t-il.

RAGT Semences ne va pas tourner le dos à son métier. L’entreprise reste un obtenteur qui continue de travailler sur de nouvelles variétés et doit conserver sa place de leader en Europe sur les variétés de blés durs. D’ailleurs RAGT lance cette année une variété de blé tendre résistante à la jaunisse nanisante, une variété de pois résistante à la bactériose. Le semencier travaille sur des plantes résistantes au stress hydrique, sur des associations d’espèces et de génétiques pour la couverture du sol, l’apport d’azote et la captation du carbone, sur des solutions permettant d’aller vers l’autosuffisance protéique sur le marché français…

Mais sa révolution annoncée, c’est dans les bureaux et les laboratoires que RAGT va la conduire dans les prochaines années. Le groupe, en effet, souhaite développer son offre d’accompagnement des agriculteurs vers plus de performance et de sécurité. Cela passe par la conception et le développement de sciences et de technologies nouvelles facilitant le pilotage des cultures : logiciels et application numériques, images satellitaires pour l’analyse des sols, drones pour le suivi des cultures et des maladies… A ce jour, RAGT a déjà noué des partenariats avec des entreprises qui maîtrisent ces technologies. Mais la nouvelle étape consiste maintenant à intégrer et développer en interne ces nouvelles sciences. Pour ce faire, le groupe aveyronnais prévoit de mobiliser de très gros moyens et de recruter une centaine de personnes par an pendant les prochaines années : des mathématiciens, des statisticiens, des programmeurs, des pilotes de drones… qui devront développer des solutions et des modèles de plus en plus prédictifs.

Pour le groupe, qui emploie aujourd’hui 1 400 salariés dans le monde, l’objectif est de passer en quelques années d’un chiffre d’affaires de 400M€ actuellement à 500M€ d’ici deux ou trois ans.