Le dernier afterwork organisé par l’association SisMiC était consacré à l’agriculture connectée. Où l’on a appris que la culture et l’élevage avaient déjà commencé à apprivoiser le digital.

SisMiC (association d’entreprises d’Aveyron et du Tarn travaillant dans le secteur du numérique) a pris l’habitude de proposer plusieurs fois dans l’année des rencontres thématiques (afterworks) sur des sujets en lien avec leurs préoccupations professionnelles : le digital. Le dernier rendez-vous en date, mis sur pied avec la participation des étudiants en licence PILAL (logistique) de l’IUT de Rodez, souhaitait mettre en lumière les relations de plus en plus solides et productives que l’agriculture entretient avec les outils numérique.

Pour ce faire, SisMiC avait invité quelques témoins en capacité d’éclairer le sujet : François Pfister, le concepteur de la ruche connectée Connecthive (qui indique à l’apiculteur, en temps réel, tout ce qui se passe dans sa population d’abeilles), William Fischer, référent local de l’application numérique Mesp@rcelles, qui permet aux cultivateurs, quelles que soient leurs productions, de gérer leurs cultures (traçabilité, fertilisation, respect des réglementations, indicateurs technico-économiques…).

L’association avait également invité Anthony Quintard, président des Jeunes Agriculteurs de l’Aveyron, producteur de volailles et adepte des circuits courts. Pour le jeune homme, le numérique constitue déjà la troisième révolution de l’agriculture (après la révolution fourragère et la mécanisation) qui va permettre aux agriculteurs de faire évoluer sensiblement trois axes de leur métier. Le numérique et le data, associés aux outils automatisés et aux drones, va permettre à l’agriculture de produire mieux. « Faire plus avec moins, réconcilier la productivité avec l’écologie », explique Anthony Quintard. Le digital facilite et facilitera aussi, de plus en plus, l’émancipation commerciale des agriculteurs, qui cherchent désormais à vendre autrement. « Les outils de la smart tech nous permettent de travailler le marketing, le packaging et, surtout de créer un lien commercial direct avec les consommateurs, ajoute le jeune agriculteur. C’est déjà le cas pour les circuits courts mais cela va s’étendre à de plus grandes échelles. » Ce qui devrait rééquilibrer le rapport de force entre agriculteurs et grande distribution. Les outils numériques, enfin, vont contribuer à améliorer la traçabilité, les échanges, la communication entre producteurs et consommateur, recréant ainsi un lien de confiance. « Grâce à la blockchain, technologie de stockage d’informations infalsifiables, nous pourrons garantir aux consommateurs une traçabilité totale de nos produits, rendant toute fraude impossible », se réjouit Anthony Quintard.