Pour son 30e anniversaire, STS, entreprise adaptée passée du statut de simple atelier de câblage à celui d’acteur régional et reconnu de la sous-traitance aéronautique, ouvre ses portes au public ce samedi 25 mai.
Quand Michel Mazars a créé l’entreprise en 1988, les opérateurs de STS, en majorité des personnes en situation de handicap, devaient se contenter de répondre à des commandes de câblage électromécanique à façon, sans grande valeur ajoutée. Aujourd’hui, STS conçoit, fabrique, entretien et répare des pièces en matériaux composites et des ensembles électromécaniques pour l’aéronautique, le nautisme, l’automobile, le ferroviaire, l’agroalimentaire… Y compris des pièces critiques telles que les pâles d’hélices d’avions civils ou militaires (ATR, Airbus A400M), des ogives de missiles, des brides de trappes à carburant pour l’aviation…
« Nous commençons à être connus et reconnus par les constructeurs et les sous-traitants de rang 1 de l’aéronautique, mais, localement, le grand public ne sait pas ce que nous faisons dans nos grands hangars, relève Stéphan Mazars, qui a succédé à son père à la tête de l’entreprise en 2008. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser une journée portes-ouvertes à l’occasion de notre 30e anniversaire. » Le vendredi 24 mai, ce sont les clients, les fournisseurs et les partenaires qui sont invités pour des visites privées ; durant toute la journée du samedi, l’usine accueillera le grand public, qui pourra découvrir les ateliers sous la conduite du personnel. Pour la direction, l’objectif est de se rendre plus visible pour le business mais aussi et surtout pour recruter, qui reste l’une des principales difficultés de l’entreprise.
Le groupe, composé de STS à Decazeville et TSI à Capdenac, emploie 170 personnes et ne cesse de se développer depuis 30 ans. Au-delà de l’aéronautique, qui représente actuellement 90% de son activité (et qui vaut à STS d’être présent chaque année au salon du Bourget), l’entreprise decazevilloise continue d’explorer de nouvelles pistes de développement : fabrication de pâles pour l’industrie, pièces de polyester pour le nautisme de luxe, pièces électromécaniques pour l’agroalimentraire, machine Aligot Express dont la production va prochainement être lancée…
STS est aussi très active sur le front de l’innovation, qu’elle soit industrielle ou sociale. L’entreprise, en effet, vient de créer un Centre d’excellence destiné à former et faire monter en compétences ses personnels. En partenariat avec Pôle Emploi, le Centre d’excellence va aussi accueillir des personnes en pré-recrutement qui, au terme de leur formation, pourraient être intégrées à l’entreprise. Un jour, peut-être, les programmes de formation spécifiques développés par STS pourraient-ils être proposés à d’autres entreprises.
Afin de « voir plus loin » encore, STS développe également, en partenariat avec le toulousain Alpha Recyclage Composites, un procédé de recyclage de pièces et éléments en carbone. « Le process sur lequel nous travaillons permet de récupérer 80% des propriétés mécaniques du produit d’origine, explique Stéphan Mazars. Il s’agit, pour nous, d’étudier la possibilité de réutiliser ces matériaux recyclés pour fabriquer de nouvelles pièces pour l’automobile ou tout autre secteur d’activité. »
Bref, à 30 ans, le groupe STS est loin d’avoir fini d’écrire son histoire.