En 2024, l’activité du tribunal consulaire est restée très soutenue, signe d’une dégradation accrue de la santé des entreprises du territoire.
Le tribunal de commerce de Rodez a un nouveau président : Benoit Bougerol, ancien patron de la Maison du Livre. Il succède à Laurent Cantos qui, au terme de 14 ans de mandat, dont 2 à la présidence, a souhaité se consacrer entièrement à la gestion de ses entreprises d’énergies renouvelables. Benoit Bougerol, depuis longtemps très engagé à la CCI Aveyron et Occitanie, a d’abord été élu juge au Tribunal de commerce en 2018, avant d’en assurer la présidence de la chambre du contentieux. La juridiction, réunie le 3 février pour son audience solennelle de rentrée, a également accueilli trois nouveaux juges : Gaëlle Anderson (Occicom), Hubert Onillon (ancien DG des fertilisants DeRoure) et Nicolas Marcinowski (roquefort Gabriel Coulet).
Les 18 juges bénévoles du Tribunal de commerce de Rodez pourraient avoir fort à faire dans les prochains mois, si l’on s’en réfère à deux indicateurs essentiels des activités 2024, le nombre d’affaire enrôlées en contentieux, qui est passé de 123 en 2023 à 142 en 2024, et pour ce qui est des procédures collectives, les 115 liquidations judiciaires prononcée en 2024. Certes, ce nombre est inférieur à celui de 2023 (qui avait lui-même doublé par rapport à 2022) mais les juges ont constaté avec inquiétude que la taille des entreprises concernées augmente, avec des conséquences sociales plus importantes (521 emplois impactés ne 2024).
« Notre tribunal n’échappe pas à la tendance nationale d’une activité qui augmente, tant dans le contentieux que dans les procédures collectives, remarque Benoit Bougerol. Et si on peut se féliciter d’une moindre augmentation comparée aux tendances nationales, c’est tout de même une tension, une dégradation accrue que l’on constate. La résilience traditionnelle de l’économie aveyronnaise ne nous protège pas des difficultés. »
Le tribunal invite donc les chefs d’entreprises à ne pas hésiter à venir rencontrer les juges consulaires et à échanger sur leurs difficultés. Benoit Bougerol a rappelé que les démarches sont totalement confidentielles (cette confidentialité vaut aussi entre les juges eux-mêmes). « Cela permet bien souvent de prendre conscience de la réalité de ses problèmes et de l’importance de réagir vite », insiste le président Bougerol. De plus le tribunal travaille en complémentarité (et toujours en confidentialité) avec la cellule de prévention de la CCI, qui conseille et aide les entreprises en difficulté.