L’Etat, la Région, Airbus, ATR, Toulouse-Blagnac Airport et le cluster Aerospace Valley, main dans la main pour propulser l’avion de demain à l’hydrogène. Ils ont co-signé leur engagement fin janvier.

Sensible à la métaphore rugbystique, Carole Delga, la présidente de Région, parle volontiers de pack chaque fois qu’elle convainc des partenaires de l’accompagner dans ses politiques régionales. C’est un nouveau pack qui s’est récemment formé pour que l’Occitanie, selon les mots de Guillaume Faury, patron d’Airbus, « reste la capitale mondiale de l’aéronautique ». Et plus particulièrement de l’aéronautique de demain, celle qui devra être propre. Le pack constitué de l’Etat, de la Région Occitanie, de Toulouse-Blagnac Airport, d’Airbus, d’ATR et d’Aerospace Valley, a signé un pacte pour accélérer le développement, la production et l’utilisation de carburants d’aviation durables (SAF : sustainable aviation fuel) en Occitanie.

La Région, pour sa part, a déjà prévu 100 millions d’euros pour l’avion vert, dont 10 millions pour la structuration d’une filière régionale. Les partenaires, ici, visent des objectifs deux fois plus ambitieux que ceux de toute l’Union européenne.

Cela passera en particulier par la création d’un technocampus hydrogène, qui devrait voir le jour en 2025 sur le site de l’ancienne base aérienne de Francazal à Toulouse.

Le technocampus hydrogène, dont la coordination du projet est confiée à Christophe Turpin, directeur de recherche au CNRS, sera « le plus grand centre d’Europe de recherche et d’essais dédié à l’hydrogène vert appliqué à l’aéronautique », promet Carole Delga. L’avion vert est certes au centre du projet mais la structure sera aussi ouverte à tous types de travaux sur les technologies de l’hydrogène (production par électrolyse, stockage, piles à combustible…). L’outil permettra de tester des projets de maturités diverses.

Il aura la form de 9 000 m² de surfaces couvertes, et 1 000 m² de surfaces extérieures aménagées pour réaliser des essais, le tout sur un terrain de 2 hectares.

Côté matière grise, le technocampus sera particulièrement bien doté, avec la plateforme hydrogène de la filière académique toulousaine mise en œuvre en 2010 par le Laplace (Laboratoire Plasma et Conversion d’Energie), les équipes mutualisées du Cirimat (Centre de recherche sur les matériaux), du Laboratoire de Génie Chimique (LGC) et de l’Institut de mécanique des fluides de Toulouse (IMFT).