Entretien avec Christine Sahuet, présidente de la Chambre de Métiers de l’Aveyron, à l’orée de la nouvelle grande région et au terme d’une année marquée par de nombreuses transitions.
Dans la nouvelle grande région qui vient de voir le jour, quelle place occupera la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Aveyron ?
Pour répondre à votre question, je redis que la Chambre de Métiers et de l’Artisanat doit continuer d’aider les artisans, d’être présente auprès d’eux, quelle que soit la taille de la région. La proximité reste pour nous une évidence. A nous de faire en sorte que la naissance de cette nouvelle grande région soit un levier de développement pour les artisans et les services aux artisans.
Vous voulez dire qu’une région plus grande, c’est un marché plus large pour les artisans ?
Oui, entre autres, et pour que les artisans soient prêts à aller chercher de nouveaux marchés, la CMA joue tout son rôle. A l’annonce de l’arrivée des légionnaires au camp du Larzac, par exemple, j’ai contacté le préfet pour lui demander de veiller à ce que tous les projets d’aménagement et de transformation du camp militaire fassent l’objet d’appels d’offres allotis, pour que les artisans puissent y avoir accès. La CMA sensibilise et forme les artisans à la constitution de groupements provisoires, aux règles et vocabulaire des marchés publics, à l’élaboration de véritables offres commerciales… Nous nous sommes par ailleurs rapprochés de l’association des maires, proposant aux élus et présidents d’établissements publics des formations pour que les appels d’offres soient rédigés de manière à être accessibles aux artisans.
Y a-t-il d’autres domaines dans lesquels la CMA peut faire progresser les artisans ?
Oui. Nous travaillons beaucoup à la professionnalisation des artisans en matière de ressources humaines ; dans le domaine du développement durable, nous les aidons à réaliser leur diagnostic environnemental, nous les soutenons dans leur transition vers des éco-énergies ; nous accompagnons aussi les artisans dans leur transition numérique ; nous avons en projet des formations spécifiques aux métiers de bouche sur les réglementations sanitaires, principes d’hygiène, etc. Plus globalement, la Chambre de Métiers agit pour la transmission des savoir-faire rares tout en assurant leur modernisation. C’est encore dans cet esprit que la CMA participe à des foires et salons, sur lesquels sont mobilisés de jeunes représentants de l’artisanat, motivés et dynamiques.
A propos de jeunesse, y a-t-il des nouveautés en vue au Campus des Métiers de l’Aveyron ?
Le centre de formation ouvre deux nouvelles sections : un CAP de glacier, en complément du CAP de pâtissier. Ce sera le seul dans la région. Nous ouvrons également un BP de génie climatique. Enfin, nous avons en projet la création d’une certification professionnelle en vente automobile et en démontage automobile. Notre volonté est d’accroître le nombre des élèves au Campus des Métiers, c’est pourquoi nous réfléchissons aussi à de nouveaux moyens d’hébergement des apprentis, à des animations en pause méridienne, etc. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur une équipe éducative très volontaire, qui nous aide à trouver et saisir toutes les opportunités, même dans les difficultés.
