Entretien avec Jean-Philippe Sadoul, 2e vice-président de la communauté d’agglomération, chargé du développement économique, de l’investissement, de l’aménagement et de la politique contractuelle.
Quelle place le développement économique occupe-t-il dans l’action du Grand Rodez ?
Jean-Philippe Sadoul : C’est le premier des enjeux stratégiques de l’agglomération.
Quelle est la partie la plus visible de cette action ?
C’est la création, l’extension et l’entretien des parcs d’activités. L’agglomération en compte aujourd’hui une dizaine, chacune ayant une vocation particulière : Cantarane pour l’industrie et le commerce de gros, Bel Air, Malan-Gazet, Naujac pour l’artisanat et l’industrie, Arsac pour l’agroalimentaire, Montvert pour l’artisanat et la petite logistique, le Comtal et les Balquières pour le commerce, La Gineste pour le tertiaire. La collectivité a investi 12 M€ dans leur entretien et leur rénovation, comme à Cantarane et à Bel Air, et 20 M€ dans l’extension des parcs existants ou la création de nouveaux espaces. Montvert, La Gineste, le Comtal Nord ou le pôle auto sont des créations ; Bel Air, Naujac, Malan-Gazet et Arsac ont été étendus. Les parcs de Cantarane et de Bel Airt sont classés d’intérêt régional.
La collectivité bénéficie-t-elle d’un retour sur investissement avec ces parcs d’activité ?
La vente de terrains a rapporté environ 14 M€ à la collectivité, mais nous ne vendons pas du terrain pour vendre du terrain. C’est une politique volontariste qui a des effets plus larges que cela. Pour un terrain vendu 100 euros, l’entreprise qui s’y installe investit 450 euros. Les 18 dernières entreprises arrivées ont dépensé au total 30M€ pour leur installation. Tout cela va à l’économie locale, apporte de l’activité au BTP et dynamise le résidentiel. Au cours des huit dernières années, les entreprises présentes sur les parcs d’activité de l’agglomération ont aussi créé 8000 emplois. C’est à ce genre d’indicateur que l’on peut mesurer l’impact d’une politique.
Le Grand Rodez dispose-t-il encore de réserves foncières ?
Grâce à une politique tarifaire adaptée, qui prévoit des prix au mètre carré différents selon l’activité et la situation géographique, la collectivité commercialise les parcs d’activité au rythme moyen de 4,5 hectares chaque année et il nous reste aujourd’hui une quinzaine d’hectares disponibles ; cela représente environ 4 ans de réserve.
Les parcs d’activités constituent-ils la seule action économique du Grand Rodez ?
Non, bien sûr. Les entreprises peuvent aussi prétendre à diverses aides : prêts d’honneur à 0% de la plateforme Initiative Aveyron, dispositif NACRE, Fonds de Garantie pour l’Initiative des Femmes, exonérations ZRR suivant zonage et localisation sur le Grand Rodez… De plus, la collectivité a créé un fonds d’intervention économique qui se concrétise sous forme de subventions ou avances remboursables pour l’immobilier, l’outil de production ou la R&D. Nous pouvons apporter jusqu’à 100 000 euros, contre l’engagement écrit de créations d’emplois.
D’autres formes de soutien moins direct à l’économie ?
Par son adhésion à trois pôles de compétitivité (Agrimip Innovation Sud Ouest, Aerospace Valley et Cancer Bio Santé), la collectivité soutien l’innovation et la recherche. A travers Agrimip, le Grand Rodez aide plusieurs projets : Oléosol (développement des cultures et utilisation des oléagineux), Innov’Herba (semences fourragères adaptées au changement climatique), Roquefort’in (méthodes d’élevage et sélection des ovins lait)…
