Sur une suggestion du président de la CCI Manuel Cantos, qui souhaite ainsi les sensibiliser à la réalité quotidienne des chefs d’entreprises, Yves Censi, Alain Fauconnier, Alain Marc et Marilou Marcel acceptent le principe de passer quelques jours en immersion dans une ou plusieurs entreprises du département.

Avec le sens de la communication qu’on lui connaît et porté par la conviction que les vrais créateurs des richesses du pays sont les chefs d’entreprise, Manuel Cantos avait ainsi mis au défi les parlementaires aveyronnais de venir voir sur le terrain de quoi (et, surtout, de quelles difficultés) est fait le quotidien des entreprises. Ce faisant, le représentant des acteurs économiques de l’Aveyron reprenait une idée lancée au niveau national par l’association Entreprise et Progrès.
Quelques semaines après l’invitation publique lancée par Manuel Cantos, les parlementaires, députés et sénateurs, ont donc répondu favorablement au président de la CCI (mais avaient-ils d’autres choix?) et quatre d’entre eux ont clairement indiqué qu’ils se tenaient à la disposition de la ou des entreprises qui accepteraient de les accueillir pour un stage en immersion d’une, deux ou trois journées. « Une période d’une semaine serait plus pertinente pour bien percevoir les choses », rêve Manuel Cantos. Il est peu probable que les parlementaires aveyronnais accèdent au vœu du président de la CCI. « Nous devons nous occuper de tout le monde », justifie le député Yves Censi.
Avec le même élan qu’ils ont manifesté pour répondre au défi lancé par Manuel Cantos, Yves Censi, Alain Fauconnier, Alain Marc et Marilou Marcel se sont aussi empressé, d’une seule et même voix, de se défendre des soupçons de méconnaissance du monde de l’entreprise, que le patron de la CCI fait peser sur leur dos. « Vous votez des lois dont vous ne mesurez pas toujours les effets sur le quotidien des entreprises », leur avait-il dit lancé amicalement. Admettant que la majorité des élus du Parlement sont issus de la fonction publique, les députés et sénateurs se sont toutefois défendus d’être déconnectés de la réalité du monde économique. « Certains d’entre nous ont commencé leur carrière dans le secteur privé et une trentaine de députés sont des chefs d’entreprises », explique Marilou Marcel. « Les députés sont régulièrement sollicités par les chefs d’entreprises à la recherche de conseils ou de solutions à leurs problèmes et peuvent leur apporter une aide concrète, sous la forme, ici, d’une sollicitation du médiateur du crédit, là, de l’intervention de la Caisse des Dépôts et Consignations, ailleurs, de la recherche d’un montage juridique adapté… »
Quoi qu’il en soit, les parlementaires ont bel et bien pris publiquement rendez-vous avec les entreprises aveyronnaises (dont plusieurs ont d’ores et déjà manifesté leur souhait de les accueillir). Reste à vérifier si le rendez-vous sera réellement honoré et dans quelles conditions. Quant à savoir si la pédagogie aura des effets, c’est encore une autre question…