Négliger de traiter des problèmes d’audition peut avoir de graves conséquences. Jusqu’à la dépression et la désocialisation
Demander un test d’audition à un audioprothésiste est très simple. Et c’est gratuit. Il ne faut donc pas hésiter si l’on a des doutes sur sa capacité à bien entendre, si l’on ne perçoit plus les sons aigus, si son entourage fait remarquer que l’on monte régulièrement le son de la télé ou si l’on fait répéter. Un test auditif de quelques minutes permet de détecter s’il y a une défaillance. Dans ce cas, il conviendra alors d’aller consulter un médecin ORL qui déterminera la cause et prescrira un appareillage.
« Quand une surdité est détectée, il ne faut pas tarder à se faire appareiller, insiste Anna Baranski, audioprothésiste de l’UDSMA. Si on attend, le retour à une audition normale sera plus long, on peut perdre la mémoire des sons et la capacité de compréhension. On prend également le risque de perdre confiance en soi, de s’isoler et, à la fin, de se désocialiser complètement. Ne pas traiter la surdité peut avoir de graves conséquences. »
Grâce aux progrès technologies, les appareils auditifs ont beaucoup évolué. La miniaturisation leur confère une discrétion absolue, ils sont adaptés à tous les degrés de surdité, sont devenus confortables et même compatibles avec les téléphones et autres appareils de télécommunication. « On ne relève que 5% de cas d’intolérance aux appareils ; il n’y aujourd’hui vraiment plus aucune bonne raison de refuser de porter une prothèse auditive », résume Anna Baranski.
La première des causes naturelles de perte de l’audition est le vieillissement. Il est donc conseillé de se faire contrôler vers l’âge de 60 ans. D’autres causes extérieures peuvent également favoriser la surdité : un traumatisme, une anesthésie, certains traitements médicamenteux, une naissance prématurée, des otites mal soignées, des antécédents familiaux… Mais la première des causes exogènes est une exposition prolongée au bruit. « Et c’est un danger qui guette particulièrement les jeunes qui font un usage immodéré des baladeurs, qui vont à des concerts sans protection, souligne Anna Baranski. C’est un public que nous allons voir arriver en grand nombre chez les audioprothésistes. »
Tous les ans, au mois de mars, a lieu une journée nationale de l’audition, mais c’est toute l’année que les professionnels accueillent gratuitement le public pour faire passer des tests de détection. L’UDSMA-Mutualité française compte plusieurs centres d’audition dans le département.
Légende photo : Anna Baranski, audioprothésiste au centre d’audition de Rodez-Bourran