Au terme de plusieurs mois de procédure judiciaire, le Conseil Départemental a envoyé les huissiers récupérer les clés du monument ruthénois, détenues par Mathias Echène qui voulait en faire un hôtel de luxe. En attendant de nouveaux projets…

« Cet événement siffle la fin de la partie entamée voilà plusieurs mois : en qualité de président du Conseil départemental, je suis très heureux d’annoncer que le palais épiscopal de Rodez est revenu dans le giron du Département. » C’est en ces termes que Jean-François Galliard vient d’annoncer que la collectivité avait récupéré les clés de l’ancien évêché, que Mathias Echène refusait de restituer depuis plusieurs mois. Des huissiers se sont présentés mardi matin aux portes de cet édifice dont ils ont pu faire la visite en compagnie d’une salariée de l’homme d’affaire aveyronnais qui nourrissait le projet d’en faire un complexe hôtelier de luxe. On se souvient que Mathias Echène et sa holding Groupe E avaient refusé de restituer les clés, après que le Département avait constaté que les détails de son projet hôtelier n’avait pas été présentés dans les délais. Il était initialement prévu que la collectivité signe un bail emphytéotique avec l’homme d’affaire pour la réalisation de son projet. Depuis août dernier, la collectivité et le locataire potentiel étaient entrés en conflit devant les tribunaux. La cours d’appel de Montpellier a jugé que Mathias Echène était occupant sans droit et pouvait être expulsé.

Les huissiers ont visité l’ancien évêché, ont constaté « quelques dommages » et ont procédé à l’inventaire des meubles afin d’en déménager ceux qui appartiennent au Groupe E. De nouvelles serrures ont été posées et un gardiennage a été mis en place.

Maintenant, la collectivité doit de nouveau reprendre sa réflexion sur l’avenir de ce bien immobilier que le Département ne veut pas vendre, mais dans lequel le président Jean-François Galliard dit n’avoir que « peu d’argent à mettre dedans ». Il va probablement constituer un groupe de réflexion au sein du Conseil départemental afin de trouver des idées et étudier toutes les propositions qui pourront lui être faites. « Je ne suis contre rien, dit-il. Nous allons explorer le champ de tous les possibles. »