SNAM, l’entreprise viviézoise de recyclage de batteries est dans une phase euphorique de croissance, portée par le développent de la mobilité électrique. Le lancement de son projet Phénix en est l’une des manifestations les plus spectaculaires.

Comme en témoigne l’enseigne provisoire couronnant les anciens bâtiments Bourgeois, dans la zone du Centre à Decazeville, le projet Phénix de fabrication de batteries de seconde vie est en voie de concrétisation. Annoncé il y a 3 ans par sa maison mère, l’entreprise SNAM (recyclage de batteries) de Viviez, le projet Phénix consiste à fabriquer, à partir d’éléments des batteries lithium-ion des véhicules hybrides et électriques, des racks de batteries de stockage pour l’industrie et l’habitat. Ces batteries modulables trouvent toute leur utilité pour stocker l’électricité provenant de sources intermittentes (éolien et photovoltaïque). A ce jour, Phénix a déjà fabriqué les premiers lots de batteries, représentant 2 MWh, actuellement en phase de test chez des clients. A cette activité initiale, l’entreprise a prévu aussi d’ajouter le reconditionnement des batteries lithium-ion usagées, qui pourront être réinstallées dans les voitures hybrides et électriques, et bénéficieront des mêmes garanties que les batteries neuves. « Nous avons déjà signé avec la quasi totalité des constructeurs présents sur le marché européen », s’enthousiasme Eric Nottez, PDG de SNAM, qui prévoit une pleine charge de travail pour cette activité à l’horizon de 4 ou 5 ans et la création d’un site de production supplémentaire dans l’Est de la France.

Pour l’heure, une petite équipe s’active à la remise en fonction des nouveaux locaux decazevillois, que SNAM a achetés en décembre dernier, et à l’installation de l’outil industriel (2,5M€ d’investissement). Au cours des derniers mois, pour répondre aux besoins du groupe (croissance de l’activité de SNAM et lancement de Phénix), SNAM a recruté 37 personnes. Trente à soixante recrutements supplémentaires sont prévus pour 2021. Un plan de formation spécifique a été conçu avec l’AFPA et démarrera l’été prochain. « Nous avançons pas à pas, mais les recrutements vont accélérer à partir de 2022, avec la création d’un centre de formation partagé avec d’autres entreprises du secteur », explique Eric Nottez.

Le projet Phénix, dont l’essentiel de l’activité devrait rester dans le bassin de Decazeville, selon la promesse d’Eric Nottez, représente un investissement global aujourd’hui estimé à 30M€, avec 600 emplois à la clé. Phénix (comme SNAM) ont été retenues parmi les premières entreprises aveyronnaises bénéficiaires du fonds d’accélération créé par l’Etat dans le cadre du plan France Relance (1M€).

Portée par le développement exponentiel de la voiture électrique ou hybride et son avance dans la maîtrise des métiers et process, la direction de SNAM se montre particulièrement confiante en l’avenir. En témoignent aussi les dernières acquisitions industrielles, foncières et immobilières réalisées par le groupe sur le territoire : les anciens ateliers Bourgeois à Decazeville, les anciens bâtiments des forges d’Aubin, l’ancien site de Sopave à Vivez… SNAM emploie actuellement 110 salariés à Viviez-Decazeville (150, avec son site isérois).