Le directeur de la Banque de France de Rodez s’est livré à l’exercice annuel de présentation de la conjoncture économique régionale et départementale. Où il apparaît que tous les secteurs gagnent des marchés mais se montrent circonspects sur l’avenir.

La croissance de la Chine, la politique commerciale des Etats-unis… L’économie mondiale a quelques bonnes raisons de se poser des questions et se montre donc prudente sur ses évolutions à venir, après deux années (2016 et 2017) plutôt euphoriques. Il en est de même pour les entreprises d’Occitanie et pour celles de l’Aveyron qui, malgré une belle capacité de résilience post-crise, font aujourd’hui des projections de croissance moins optimistes que les années précédentes.

C’est, en substance, ce que Guilhem Blanchin, directeur de la Banque de France en Aveyron, explique aux acteurs économiques du département.

L’étude annuelle réalisée par la Banque de France auprès des entreprises montre que l’économie d’Occitanie reste vigoureuse pour la 3e année consécutive, même si l’amplitude se réduit dans les rythmes de croissance, de façon programmée pour l’aéronautique (qui attendait la mise en chantier des nouvelles commandes) ou subie pour l’automobile (l’activité régionale est très engagée dans le diesel). Cette tonicité s’est répercutée sur l’investissement. Les marges se tendent un peu et les difficultés de recrutement sont toujours d’actualité.

En Aveyron, « qui a toujours eu ses amortisseurs propres », comme le souligne Guilhem Blanchin, l’économie évolue sur le même tempo avec une croissance un peu moins vive qu’en 2017. « Mais le département affiche toujours un socle économique solide, ajoute le directeur de la Banque de France, étayé par ses valeurs traditionnelles : celle du travail et de la capacité à entreprendre avec détermination mais vigilance. »

Pour 2019, les chefs d’entreprise anticipent une croissance de leurs chiffres d’affaires légèrement supérieure à celle de 2018 dans les services (+5%), quasiment stable dans l’industrie (+2,3%) et plus faibles dans le BTP (+2,2%). Les budgets d’investissement retrouveraient de la vigueur dans l’industrie et resteraient stables dans les services et la construction. L’emploi progresserait plus fortement dans les services (+4,8%) et le BTP (+3,2%). Les effectifs de l’industrie devraient croître plus faiblement (+1,2%). Les entreprises restent prudentes pour leurs prévisions de rentabilité, qui devrait rester au niveau de l’année précédente.