La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment de l’Aveyron (Capeb 12) a tenu sa 80e assemblée générale à Sainte-Radegonde, en présence du président national Jean-Christophe Repon et de nombreux élus du département, dont Arnaud Viala, président du Département.
À la tête de la Capeb 12 depuis près de 15 ans, Patrick Bounhol, artisan couvreur-zingueur à Arvieu, n’a rien perdu de sa franchise ni de sa passion. « Cela fait quinze ans que je me bats pour défendre mes collègues artisans. Et franchement, y en a marre ! », a-t-il lancé d’entrée, reprenant avec humour mais fermeté son célèbre slogan de 2013 : « Attention un jour ça va péter ! ».
S’il pointe du doigt « les mauvais choix des décideurs nationaux qui ont conduit le pays dans la situation actuelle », il insiste aussi sur la nécessité de préserver le pouvoir d’achat et de soutenir les petites entreprises du bâtiment, piliers économiques de nos territoires. « Les artisans sont fatigués, les trésoreries tendues, et la précarité gagne du terrain. Pourtant, sur les chantiers, on continue à avancer », souligne-t-il
Malgré un contexte difficile, le président aveyronnais se veut résolument tourné vers l’avenir. « L’activité se maintient dans nos entreprises, et de plus en plus de jeunes choisissent nos métiers. C’est encourageant. Les partenariats que nous menons avec le Département, les animations dans les écoles, les collèges et les structures d’emploi avec notre maquette «Escape Game dans le bâtiment ou encore les Worldskills (Olympiades des Métiers) montrent que l’artisanat attire à nouveau », s’est-il réjoui.
Il a également rappelé que la simplification administrative reste un combat prioritaire :
« Aujourd’hui, il faut parfois près de dix mois pour monter un dossier RGE. C’est décourageant ! Et devant ces difficultés, nombreux sont les particuliers à baisser les bras et à remettre leurs travaux de rénovation à plus tard ! »
Cette 80e assemblée a aussi été l’occasion d’aborder les grands défis technologiques qui attendent le secteur. Les discussions ont porté sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans le bâtiment, notamment dans la conception, la gestion de chantiers et la relation client. « L’IA n’est pas une menace, mais un outil. À nous de la maîtriser pour gagner en efficacité et en sécurité », a estimé Patrick Bounhol.
Afin d’accompagner cette évolution, la Capeb 12 propose des formations courtes et accessibles destinées aux chefs d’entreprise, artisans et salariés, pour se familiariser avec les usages concrets de l’IA dans leurs métiers.
Autre sujet d’actualité : la facturation électronique, obligatoire à court terme pour toutes les entreprises. « C’est un tournant administratif majeur. Il faut que la transition soit accompagnée, surtout pour les petites structures. La Capeb sera là pour les aider », a assuré le président.
Présent pour l’occasion, Jean-Christophe Repon, président national de la Capeb, a salué l’engagement exemplaire de la structure aveyronnaise. « La Capeb 12, c’est l’image d’une Capeb de terrain, proche des artisans et toujours constructive », a-t-il souligné. Abordant la question du statut de la microentreprise, il a rappelé la position nationale : « Nous demandons que ce statut ne dépasse pas trois ans. Cela permet de tester une activité, puis de se professionnaliser. C’est une question d’équité et de responsabilité. »
