Le nouveau directeur de l’équipementier automobile est arrivé en Aveyron dans un contexte économique difficile. Mais il semblerait qu’il ait passé avec succès sa première grande épreuve : obtenir la fabrication d’une nouvelle génération d’injecteurs diesel, apportant un ballon d’oxygène au site aveyronnais.
« Je suis à 200% avec cette usine, pour en assurer le quotidien et le futur, en partenariat avec l’ensemble des salariés. » L’engagement affiché par Olivier Pasquesoone sera bien utile au nouveau directeur du site Robert-Bosch d’Onet, qui a pris ses fonctions au moment où les constructeurs automobiles européens annonçaient des chiffres de ventes au mieux en stagnation, au pire en baisse sensible. Le nouveau patron de la Bosch doit relever plusieurs défis. Il devait d’abord s’adapter à son nouvel outil de travail. L’usine Bosch de Moulins-Yzeure, d’où il vient, compte 400 salariés et fabrique des boîtiers ABS et ESP, ainsi que les systèmes de freinage de la Renault électrique Zoé ; à Onet, les 1700 employés fabriquent des systèmes d’injection diesel. Nouvelle dimension, nouvelles fabrications. « A Moulins-Yzeure, je connaissais pratiquement chacun des salariés, c’est beaucoup plus compliqué ici », note Olivier Pasquesoone.
L’autre défi qui attend le nouveau directeur est plus imposant encore. Il devra élever l’usine d’Onet à un niveau de compétitivité au moins égal à celui des sites allemands de la division diesel. « Dans ce contexte tendu, les constructeurs automobiles exigent des équipementiers qu’ils réduisent leurs prix de revient. Pour nous, cela passe inévitablement par la réduction des coûts directs et indirects », explique Olivier Pasquesoone. Les équipes de Bosch doivent donc reconsidérer les coûts de main-d’œuvre, les coûts de fonctionnement des services, la part de la sous-traitance, la reconstruction de moyens de production… L’avenir de l’usine passe aussi par une réorientation de certaines de ses fabrications. Or, Bosch Onet vient d’obtenir de présenter son projet de conversion d’une ligne de fabrication d’injecteurs common rail 1600 bars (CRI 2.16) en ligne de fabrication d’injecteur 1800 bars (CRI 2.18). Le montage de ces injecteurs haute pression, plus performants et moins polluants, va se développer chez la plupart des constructeurs automobiles. « La modification des lignes représente un très gros investissement, de l’ordre de 30 millions d’euros. Mais le groupe ne nous permettra de le réaliser que si nous gagnons des points de compétitivité », précise le nouveau directeur. Pour l’heure, Olivier Pasquesoone semble avoir déjà convaincu les syndicats de salariés, unanimes à reconnaître que ce projet industriel est « concret et bien ficelé ». Il reste maintenant à en négocier le volet social. Si un accord est trouvé, l’usine d’Onet pourrait alors de se voir confier la fabrication de tous les injecteurs CRI 2.18 qui, pour l’heure, sortent des usines allemandes.
Pour y parvenir, il peut s’appuyer sur les performances déjà éprouvées du site d’Onet, qui a récemment décroché le prix France Qualité Performance. Il peut aussi profiter de la reprise annoncée des ventes d’automobiles sur les marchés américain et chinois. Il peut enfin et surtout compter sur les équipes de l’usine. . « Je souhaite travailler avec le collectif, avec tous les salariés, en conformité avec les valeurs propres à l’entreprise Bosch : la valeur humaine et le respect des engagements donnés, assure Olivier Pasquesoone. Ce sont des valeurs qui me conviennent. »
Bosch au bois
Il y a quelques semaines, l’usine Bosch d’Onet a inauguré sa nouvelle chaufferie à bois. Le système installé combine une chaudière à bois qui couvrira en moyenne 90% des besoins, une chaudière à gaz pour les démarrages à petite puissance et les périodes de pointe, ainsi qu’une ancienne chaudière conservée en secours. L’ensemble doit assurer le chauffage des 55 000 m2 de bâtiments, la production d’eau chaude sanitaire et process. Il permet en outre de réduire les coûts de chauffage, les émissions de CO2 et d’utiliser une ressource locale.