L’enquête réalisée par la Banque de France montre que l’activité des entreprises s’est globalement accrue en 2013, mais les patrons interrogés, très prudents, ne prévoient ni investissement ni augmentation de leurs effectifs en 2014.
Pour Patrick Berger, directeur régional de la Banque de France invité par la CCI Aveyron, les résultats de l’enquête témoignent « d’une croissance certes molle, mais pas d’une récession ». Les chiffres indiquent également une « certaine capacité de résilience des entreprises de Midi-Pyrénées ». « L’activité a globalement été bien orientée dans l’industrie et les services aux entreprises, assure-t-il. Le secteur aéronautique est resté le moteur de la croissance régionale. En revanche, le BTP a souffert de l’atonie de l’investissement immobilier privé et du ralentissement de la commande publique. L’emploi permanent a plutôt bien résisté, mais le recours à l’intérim a encore fléchi malgré un léger mieux en fin d’année. A l’exception des quelques gros programmes dans l’industrie aéronautique, les investissements ont diminué d’une année à l’autre. » Dans l’ensemble, les entreprises souffrent d’une nette contraction de leurs marges.
Pour 2014, les chefs d’entreprise interrogés par la Banque de France sont très prudents. Même si l’industrie et les services tablent sur une nouvelle année de croissance mesurée et comparable à 2013, le BTP, lui, annonce une nouvelle baisse d’activité en cette année électorale dépourvue de commandes publiques. Dans ce contexte, l’emploi salarié ne devrait guère progresser. Tout au plus rester en l’état. Quant aux investissements, les entreprises n’en prévoient pas pour l’année qui commence.
En Aveyron, le constat est à peu près identique à celui fait à l’échelle régionale. Agro-industrie et services aux entreprises restent les deux secteurs où l’activité, le chiffre d’affaires et les effectifs progressent. Le BTP a connu une situation meilleure que prévue, les entreprises ayant accepté d’aller chercher de nouveaux marchés plus loin. Mais, ce faisant, elles ont également sensiblement réduit leur marge. Le tourisme a connu une stabilité de son activité, bien que le nombre de nuités ait diminué. Le nombre d’établissement se maintient, mais au prix de difficultés financières. Le commerce de proximité, lui, montre des signes inquiétants de faiblesse. Depuis 2008, l’Aveyron enregistre une baisse constante du nombre d’établissements et de plus en plus de locaux vacants apparaissent dans les rues. En terme d’effectifs, 40% des entreprises aveyronnaises disent avoir réduit la voilure en 2013 et aucune n’annonce de recrutements significatifs.
« Dans le département, les entreprises se portent relativement bien grâce à leur saine gestion et à des banquiers proches de leurs clients, relève Patrick Berger. On constate même un redémarrage de l’investissement dans les groupes et les PME. »
