Un an après sa rénovation, la cave coopérative de Valady récolte déjà les fruits de son audacieux investissement : une nouvelle image pour ses vins, plus de chiffre d’affaires et une notoriété grandissante dans le monde.

Les trente-huit adhérents de la coopérative vinicole ont été particulièrement bien inspirés, le jour où ils ont décidé d’offrir à leur caveau un visage digne de la qualité grandissante de leurs vins. A 800 000 euros l’opération, c’était pourtant un lifting devenu nécessaire. Après le long travail dans les vignes, après la modernisation de l’outil de vinification, il manquait aux Vignerons du Vallon un outil commercial leur permettant tout à la fois d’accueillir les visiteurs, d’exposer leurs produits dans les meilleures conditions, de recevoir dignement leurs clients et, finalement, d’accompagner l’image d’un Marcillac qui, saison après saison, gagne ses galons de vin de plaisir.
Sous le crayon de l’architecte François Bédrune, le caveau de Valady s’est ainsi paré d’un bardage de bois évoquant les vignes en terrasses et le fouloir à raisins, d’un espace d’exposition et de vente, de bureaux administratifs prolongés par une grande terrasse donnant sur le village et les coteaux alentour. Les travaux, réalisés en 2012, ont été confiés à des entreprises locales. « L’artisan le plus éloigné venait de Baraqueville », se plaît à relever le directeur de la cave, Kasper Ibfelt.
Les adhérents de la coopérative et le groupe Unicor qui a cautionné l’opération n’ont pas à regretter leur effort. Avec deux ans d’avance sur le prévisionnel, l’investissement a déjà trouvé son point de rentabilité. Au cours des derniers mois, le chiffre d’affaires grand public a bondi de 25% et le volume des ventes à la cave a progressé de 10%. Sur les 550 000 bouteilles écoulées chaque année par la coopérative, 100 000 sont vendues directement au caveau de Valady, avec une marge bien plus intéressante.
Le Marcillac nouveau est arrivé
« Cette nouvelle vitrine, qui modifie sensiblement l’image de nos produits, nous autorise à mettre nos prix en conformité avec la qualité de nos vins, explique Kasper Ibfelt. Ce nouvel outil a aussi modifié le rapport de force avec nos clients professionnels, dans les négociations de prix. » Pour le directeur, il ne fait aucun doute que le nouvel aspect de la cave coopérative marque la consécration de la grande évolution du vin de Marcillac. « Le Marcillac se travaille et se vend désormais comme un produit haut de gamme, assure-t-il. Ce n’est plus seulement ce vin local et pittoresque que l’on consomme sur place, en vacance, et qui ne peut s’apprécier que dans son propre environnement naturel. Le mansois, ce cépage unique au monde, est dans l’air du temps. Il offre de la fraîcheur, du fruit. Pour la plupart des consommateurs, partout en France comme à l’étranger, ce type de vin offre plus de plaisir que les grands vins très opulents. Et si l’on y regarde de plus près, on s’aperçoit que le Marcillac est nettement moins cher que la plupart des vins de même catégorie. » Pour preuve de cette évolution, Kasper Ibfelt souligne le succès que le vin de Marcillac a connu au récent salon Vinexpo de Bordeaux. Il note aussi que la cave coopérative des Vignerons du Vallon, bien qu’elle n’ai jamais investi sur l’export, jusqu’à présent, a de plus en plus de clients à l’étranger. « Depuis quelque temps, un grossiste australien fait lui-même la démarche de nous commander régulièrement du vin, raconte le directeur. Récemment, nous avons aussi gagné deux gros clients à l’export, l’un au Canada, l’autre en Norvège. »
Bref, Kasper Ibfelt est le directeur heureux d’une coopérative sereine. « Une coopérative qui arrive tout à la fois à rémunérer ses adhérents, à payer ses six salariés et à investir dans des outils modernes. C’est le genre de situation idéale pour préserver l’avenir et encourager les jeunes à s’installer et reprendre les vignes. »