Le concessionnaire automobile multimarques de Rodez ne se contente pas de vendre des voitures. Depuis trente ans, il s’applique aussi à déconstruire et dépolluer les véhicules en fin de vie. Ce choix précoce fait de l’entreprise dirigée par Jean Fabre un exemple pour les professionnels de l’automobile et un pionnier de la filière environnementale.

Fabre

Du groupe, on connaît les grandes enseignes Renault, Volkswagen, Ford, Audi, Volvo, Alfa Romeo, Nissan, Skoda, Suzuki… Plus discrètes sont les deux entreprises du groupe, Self Auto 12 à Onet et Fabrude à Saint-Paul-des-Landes près d’Aurillac, qui, depuis le milieu des années quatre-vingts, ont pour activité la dépollution et le recyclage des véhicules. Les deux entités ont pourtant dépollué, détruit et assuré la traçabilité de quelque 2200 véhicules en 2012. Sans compter les milliers de tonnes de carton, bois, ferrailles et plastiques récupérées et envoyées dans les filières de recyclage.

A une époque où les activités liées à l’environnement faisaient moins de promesses qu’aujourd’hui et faute de professionnels fiables, le concessionnaire Renault de Rodez a fait le choix de prendre lui-même en charge le traitement des stocks de véhicules en fin de vie qui encombraient ses garages. C’est ainsi, en 1985, qu’a été créé Self Auto 12 qui, aujourd’hui assure la dépollution et la déconstruction des véhicules ainsi que la vente de pièces d’occasion. Le site d’Onet est équipé, entre autre, d’un broyeur de boucliers de pare-chocs. Sur la lancée, un an après, le concessionnaire rachetait la seule casse auto du Cantal, qui venait de déposer son bilan. Fabrude, près d’Aurillac, démolit les véhicules. L’entreprise fait également de la location de bennes et traite  divers déchets : ferrailles, cartons, papiers, bois, gravats, déchets industriels banals et déchets industriels spéciaux issus de l’automobile. Elle s’est récemment équipée d’une ligne de récupération et broyage du cuivre. Les deux sites, installations réglementées, répondent aux normes et sont certifiés Qualicert.

Les véhicules traités à Aurillac et Rodez, tous destinés à la destruction, proviennent pour la plupart des concessions et garages automobiles de l’Aveyron, du Cantal et des départements limitrophes. Quelques-uns sont déposés par des particuliers, d’autres proviennent des fourrières, d’autres enfin sont retirés des campagnes où ils servaient parfois de poulaillers. Les véhicules sont vidés de leurs liquides (carburants, huiles, liquides de refroidissement…), dépouillés de leurs pneus, boucliers de pare-chocs, pots catalytiques et d’une partie de leur vitrage. Le gaz de la climatisation est récupéré. Les systèmes des air-bags et des pré-tensionneurs de ceintures de sécurité sont démontés. « La norme de 2005 nous imposait de recycler 85% du poids des voitures, explique Jean Fabre, patron du groupe. La norme 2012 va nous conduire à recycler 95% du poids. » Outre la destruction des voitures, les sites de Rodez et Aurillac traitent également les déchets industriels spéciaux issus de l’activité des garages : huiles et liquides de refroidissement, plastiques, filtres à huile et à carburant, aérosols, bidons, pots de peinture…

Les deux entités environnementales du groupe contribuent ainsi à l’élimination des déchets de l’automobile, accusée d’être une abondante source de pollution. « La situation s’est beaucoup assainie au cours des dernières années, rectifie Jean Fabre. Il ne reste pratiquement plus de gisements sauvages dans la nature. Les professionnels de l’automobile utilisent les filières officielles et contrôlées. Il y aura toujours, ici ou là, un garagiste qui voudra conserver quelques épaves sur lesquelles il prélève des pièces, mais, globalement, les professionnels de l’automobile se préoccupent du traitement de leurs déchets. Seul subsiste le problème des pneus, pour lesquels on est toujours à la recherche d’une solution satisfaisante. »