Le savoir-faire de toute la filière qui conduit de l’élevage des brebis jusqu’à la fabrication des gants à Millau est désormais inscrit à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel de la France. Un pas de plus vers l’Unesco.

Point de Vue-Avril 2014
Photographe-Marie Clérin
Rédacteur-Pauline Sommelet
Sujet-Maison Fabre-Artisan Gantier
Lieu- Millau/Aveyron

L’Association Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau en Occitanie attendait la confirmation depuis le 17 octobre dernier, date à laquelle la commission du patrimoine immatériel a donné un avis favorable à l’inscription sur l’inventaire national des « savoir-faire liés à la ganterie en Pays de Millau : l’élevage pastoral, la connaissance et transformation des matières naturelles, l’art de confectionner le gant ». Cette confirmation lui est parvenue lundi 11 décembre depuis le ministère de la Culture. La ganterie vient ainsi de franchir une étape importante et incontournable sur la voix d’une inscription au patrimoine culturel immatériel mondial de l’Unesco, ce graal convoité depuis 5 ans par les promoteurs de la démarche.

Au premier rang de ces promoteurs, il y a Olivier Fabre, de la ganterie Fabre de Millau, qui se réjouit de la nouvelle : « C’est une belle reconnaissance pour le patrimoine vivant de tout un territoire, transmis de génération en génération, et surtout pour des femmes et des hommes qui font la fierté du pays de Millau et de l’Occitanie ! », dit-il.

Le travail de l’association, toutefois, est loin d’être terminé. Il faut maintenant convaincre l’Etat français de présenter la candidature de la ganterie au patrimoine de l’Unesco, sachant que la France présente un dossier tous les deux ans et que d’autres savoir-faire (celui des couvreurs-zingueurs des toits de Paris, par exemple) ont de l’avance sur le gant de Millau.

L’association doit également continuer à mettre en œuvre les dix-sept mesures de sauvegarde sensées protéger et pérenniser les savoir-faire de la filière, depuis l’élevage des brebis de Lacaune jusqu’à la confection des gants. Parmi ces mesures figurent entre autres la création de formations certifiantes, la création de la première Ecole européenne supérieure des Métiers de la Peau et du Gant, le soutien aux événements culturels liés à la filière, la conception de serious games pour entretenir la mémoire de la ganterie, le développement du musée de Millau, la création d’une chaire consacrée au bien-être animal avec l’école d’ingénieurs de Purpan, etc…

Aujourd’hui, l’association Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau en Occitanie réunit des partenaires très divers (organismes professionnels, entreprises et artisans, scientifiques, écoles et universités, association, élus…) et concerne un large territoire couvre le département de l’Aveyron et une grande partie du Tarn, ainsi que les franges de l’Aude, du Gard, de l’Hérault et de la Lozère.