Mardi 2 juin 2020, le Comité du patrimoine ethnologique et immatériel a rendu, à l’unanimité des membres présents, un avis favorable à l’inscription des « savoir-faire et des pratiques de la transhumance en France » à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel.

Alors que les troupeaux ont gagné les estives, la transhumance est reconnue comme patrimoine culturel immatériel pour la richesse de ses traditions vivantes : les modes de conduite des troupeaux transhumants, les modes d’élevage et les pratiques de gestion pastorale en altitude, les pratiques coutumières de gestion collective des territoires pastoraux, les savoir-faire liés à l’artisanat et à l’élaboration de produits alimentaires, enfin, les pratiques sociales, rituels et événements festifs en temps de transhumance.

Depuis plusieurs mois, l’équipe du Parc naturel régional de l’Aubrac s’est investie dans ce dossier, d’abord aux côtés des partenaires locaux (Associations des Transhumances, UPRA Aubrac, Chambres d’Agriculture de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère), puis avec les acteurs nationaux pour l’ensemble du territoire du Massif Central.

Le comité a souligné la qualité du travail réalisé dans chaque territoire tout en saluant l’effort de synthèse nationale mettant en valeur une vision de la pratique de la transhumance commune et des enjeux partagés malgré la très forte diversité des territoires concernés (Alpes, Massif Central, Pyrénées…). Les membres ont par ailleurs été très sensibles au fait que cette fiche soit une synthèse très complète des savoir-faire et des pratiques associés à la transhumance, ainsi que de toutes les races animales concernées, y compris les animaux accompagnant les troupeaux.

Le travail d’inventaire réalisé ne fige pas une pratique mais au contraire permet de la maintenir dynamique, de la valoriser et de la promouvoir de façon durable. Il débouche sur un vrai programme opérationnel traduit sous forme de « Charte de sauvegarde et de valorisation de la transhumance ». Cette charte a vocation à être reprise dans les différents territoires afin que les communautés transhumantes s’approprient la démarche et déclinent le programme dans leurs projets de territoires.

C’est une première étape, dans la procédure d’inscription de la pratique de la transhumance, dans son volet français, sur la Liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (Unesco), portée par le CORAM (Collectif des Races de Massif), avec une mobilisation forte des acteurs du monde pastoral, ainsi que l’accompagnement du ministère de la Culture et la collaboration des autres ministères concernés, en particulier de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Le succès de cette démarche permet de lancer aujourd’hui la phase de coopération internationale qui doit déboucher sur le dépôt d’un dossier de candidature à l’Unesco en mars 2022. Le Parc naturel régional de l’Aubrac sera à nouveau mobilisé pour que cette étape aboutisse.