Avec le livre 1886, Pascal Dessaint éclaire sous la forme d’une grande fresque romanesque une affaire judiciaire et un conflit social de la fin du XIXe siècle, qui ont marqué l’histoire de Decazeville.

Le 26 janvier 1886, des mineurs sont allés demander des comptes au sous-directeur d’une mine, qui sera défenestré. C’était à Decazeville, en Aveyron. 1886 relate le crime, la grève qui s’est ensuivie (la plus longue grève ouvrière du xixe siècle), et enfin le procès des dix présumés coupables. C’est la Troisième République. Le meurtre de Jules Watrin indigne. On accuse Émile Zola de l’avoir inspiré avec son roman Germinal paru un an plus tôt. L’affaire fait grand bruit mais les esprits les plus éclairés viendront au secours des mineurs : Jules Cayrade, premier maire républicain de Decazeville, Jules Guesde, Louise Michel ou encore Émile Basly, ouvrier fraichement élu député. D’une plume à la fois fougueuse et minutieuse, Pascal Dessaint recrée le climat explosif de l’époque. Un événement qui n’est pas sans rappeler ce fait divers, certes moins tragique, de deux cadres d’Air France, qui doivent s’enfuir d’une réunion, chemise arrachée, à la suite d’un conflit social qui a agité l’entreprise en 2015.

Pascal Dessaint, né en 1964, est un pilier du roman noir français, récompensé, entre autres, par le Grand Prix de littérature policière et le prix Mystère de la critique. Passionné par l’histoire sociale (il est historien de formation), il continue d’en faire la matière de ses livres (Un colosse, Rivages). On lui doit également des romans noirs sociaux comme Les derniers jours d’un homme (Rivages/noir) ou Le chemin s’arrêtera là (Rivages/noir) (prix Jean Amila-Meckert, prix Sang d’encre).

1886, publié par les éditions Rivages, sera en librairie à partir du 10 mai.