En 2023, la juridiction consulaire a vu le nombre des liquidations judiciaires augmenter parmi les entreprises aveyronnaises, conséquence de la fin du soutien de l’Etat au sortir de la crise Covid.

L’audience solennelle de rentrée du tribunal de commerce de Rodez n’a fait que confirmer, à un degré moindre qu’ailleurs, que les effets de la crise sanitaire du Covid sont aujourd’hui à leur paroxysme. Trois ans après les perfusions de l’Etat, bon nombre d’entreprises meurent des suites du choc économique. En témoigne le nombre de liquidations prononcées par le tribunal consulaire en 2023 : 121 (ce nombre était de 66 en 2022 et 45 en 2021). Rois secteurs d’activité ont été particulièrement touchés : le commerce de proximité, en ville comme à la campagne, le BTP (essentiellement les micro-entreprises), l’hôtellerie-restauration (en particulier les petits établissements familiaux et traditionnels qui n’ont pas su s’adapter aux nouveaux modes de consommation). L’horizon n’est pas non plus très serein pour l’immobilier, la construction neuve et (toujours) le petit commerce qui, selon les mots de Laurent Cantos, « subit les effets dévastateurs du commerce en ligne ». « L’Aveyron n’échappe pas au rattrapage d’après Covid », relève le président Laurent Cantos.

 En face de cette progression du nombre de défaillances, il faut mettre le nombre d’inscriptions au registre du commerce : 30 611 entreprises étaient inscrites à la fin de 2023 (29 299 fin 2022). « Il est très facile de créer une entreprise, remarque Laurent Cantos. Cela permet à beaucoup de tenter l’aventure et c’est une bonne chose. Mais le courage ne suffit pas toujours ; il faut aussi connaître les règles de la gestion et certains l’apprennent à leurs dépens. »

C’est pourquoi les 17 juges du tribunal de commerce, tout comme le procureur de la République, exhortent les chefs d’entreprise à « ne pas rester seuls » et à utiliser sans crainte les outils mis à leur disposition par la justice consulaire et la Chambre de commerce et d’industrie, telle que la cellule de prévention. « Ce n’est pas parce que vous entrez dans un tribunal que vous allez être condamné », insiste Laurent Cantos.

Concernant le fonctionnement de la juridiction, les 17 juges bénévoles et les professionnels qui les assistent peuvent s’énorgueillir d’une certaine efficacité puisque le rythme des affaires jugées est plutôt soutenu, avec un délai moyen de traitement de l’ordre de 8 mois et demi.

Au cours de l’année passée, le tribunal de commerce de Rodez a accueilli quatre nouveaux juges : Nicolas Alquier, Jean Burdin, Yvette Moysset et Christian Rubio.