Charlotte Giaccobi a créé l’atelier l’Elan d’Ebène, à Rodez, et habille les bijoux, les meubles, les tableaux et tous les objets décoratif d’incrustations de paille teintée.

C’est léger, c’est délicat, c’est docile, c’est coloré, c’est subtilement strié, ça joue avec la lumière. C’est de la paille et Charlotte Giaccobi en fait de jolies incrustations sur des bijoux, des meubles, des panneaux et des tableaux. Charlotte Giaccobi fait de la marquèterie de paille, dans l’atelier-boutique collectif Da, rue de Bonald, à Rodez . D’autres font de la marquèterie de bois, de nacre, d’os, de pierre dure. « La paille, c’est ce qu’il y a de plus abordable et de plus pratique, dans un petit atelier d’artisan d’art débutant. » Charlotte Giaccobi n’est plus une débutante mais elle est restée fidèle à la paille de seigle parce qu’elle lui offre avec générosité la possibilité de donner libre cours à sa créativité. Et puis, plus prosaïquement, le résultat est magnifique. Le « hasard maîtrisé » des couleurs, des nuances, des stries et des reflets produit des effets tout à la fois subtils et spectaculaires, quelle que soit la taille de la marquèterie.

Après deux années de Beaux Arts, Charlotte Giaccobi nourrissait le projet d’apprendre l’ébénisterie. Le hasard a voulu qu’elle découvre la marquèterie au lycée des métiers de l’ameublement de Revel. Ainsi a commencé l’histoire.

Avec une patience infinie et une précision de joaillier, la jeune femme sélectionne des chalumeaux de paille (qu’elle se procure auprès du seul producteur français), les ouvre, les coupe, les ajuste, les colle. Et parfois aussi recommence. « C’est une technique qui prend énormément de temps, des heures et des heures pour une seule pièce », explique Charlotte Giaccobi. C’est pourquoi elle a commencé par créer des bijoux. Pour que les prix de ses créations ne s’envolent pas et restent accessibles au plus grand. « Je voulais donner aux gens l’occasion de découvrir cette technique de marquèterie », dit-elle. Puis elle a poussé les limites, s’est mise à décorer des petits meubles, à réaliser des tableaux. C’est d’ailleurs un de ces formats, une persienne intérieure entièrement incrustée de paille noire qui a valu à Charlotte Giaccobi de gagner le concours Création et Métier d’Art du Siècle Soulages, en 2019. Cent quatre-vingts heures de travail pour cette œuvre, ça méritait bien des lauriers.

La jeune femme, qui commercialise ses créations originales sous la marque l’Elan d’Ebène et répond aux commandes particulières, sera présente au salon du Fabriqué en Aveyron, les 18, 19 et 20 septembre, à la salle des fêtes de Rodez.

Savoir plus : www.lelandebene.com