Au cours de l’année 2021, l’agriculture biologique en Aveyron a franchi le seuil symbolique de la millième ferme certifiée.

L’élevage des Templiers, installé à La Cavalerie, a été certifié agriculture biologique en mai dernier. Cela fait de l’exploitation de Loïc Saint Martin la millième ferme bio en Aveyron et, du département, l’un des champions régionaux de l’agriculture biologique. L’élevage des Templiers est une ferme élevant des bovins Highland Cattle, et des porcs Mangalitza, proposant des colis de viande en vente directe mais aussi des spécimens pour la reproduction. « Lors de mon installation en 2016, j’ai souhaité élever des animaux de manière la plus naturelle possible, explique Loïc Saint-Martin. L’élevage y est extensif et en plein air total, presque sauvage… Les animaux ne reçoivent aucun complément alimentaire pour l’engraissement. Ils prennent le temps de grandir à leur rythme. Le fourrage et les céréales sont produis sur l’exploitation de manière raisonnée, avec le moins de travail de terre possible afin de préserver la faune souterraine. »

Avant (bien avant !) l’élevage des Templiers, l’une des toute premières fermes aveyronnaises engagées dans la démarche d’agriculture biologique a été le Gaec Bio Nature, à Druelle-Balsac. C’était en 1968, selon les recommandations de Nature et Progrès et sous l’impulsion de Gilbert Espinasse. L’exploitation a ensuite été certifiée officiellement par Ecocert en 1991. « A l’époque, on était des rigolos, des farfelus aux yeux des autres agriculteurs, se rappelle Gilbert Espinasse. Aujourd’hui je suis content de voir mon fils et son associé continuer ainsi. En bio, le respect de la terre est fondamental. Il faut transmettre ces valeurs aux nouveaux agriculteurs : penser à l’éthique, et pas qu’à la technique. »

Gildas Dousset, producteur associé à Vincent Espinasse, ajoute : « Il y a des nouvelles générations d’agriculteurs aujourd’hui, qui souhaitent s’installer, et qui ne se voient pas s’installer autrement qu’en bio, par prise de conscience, par rapport au climat, ou aux questions sanitaires et environnementales. La demande est croissante, et il va falloir organiser les filières pour y répondre. »

Le bio, en Aveyron, c’est presque 75 000 hectares soit 14% du total des surfaces agricoles du département, et 11% du total des fermes aveyronnaises. Ces chiffres sont en évolution constante : le nombre de fermes bio a quasiment doublé sur le territoire en 6 ans. L’Aveyron se place ainsi aujourd’hui, selon l’Agence Bio, à la troisième place des départements français en termes de surface agricole en Bio, et à la quinzième place en termes de nombre de producteurs certifiés AB. C’est le deuxième département bio d’Occitanie, en surfaces, juste derrière le Gers.

L’agriculture biologique aveyronnaise est soutenue par l’Apaba (l’Association pour la Promotion de l’Agriculture Biologique en Aveyron). Membre du réseau FNAB, l’association compte plus de 250 adhérents. Ses missions sont, depuis plus de 30 ans, de favoriser la transition agricole vers l’agriculture biologique, conforter les fermes en activité, et promouvoir les produits bio auprès des consommateurs.

Photo : Vincent Espinasse et Gildas Dousset, producteurs actuels sur le Gaec Bio Nature, Gilbert Espinasse et Gabriel Pagès, président de l’Apaba.