Le Parc naturel régional de l’Aubrac a récemment rendu public le diagnostic énergétique du territoire, réalisé dans le cadre de son Programme pour la Transition Energétique et Climatique de l’Aubrac (PTECA).

Ce diagnostic révèle que la consommation énergétique du territoire s’élève à 1 TWh/an, soit 23 MWh/an/habitants. Cette moyenne est légèrement supérieure à la moyenne de la Région Occitanie et inférieure à celle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
L’Aubrac reste encore très dépendant aux produits pétroliers, plus de la moitié de la consommation énergétique provient d’origine non renouvelable : le transport est le secteur le plus consommateur (39,8%), suivi de l’habitat (27,7%). La facture énergétique dépasse les 10 milliards d’euros annuels ; 14% des ménages sont malheureusement en situation de précarité énergétique, alors que la moyenne nationale est de 5.4 %.

A L’inverse, la production énergétique du territoire est de 943 GWH/an, dont un tiers est d’origine renouvelable, grâce à l’hydroélectricité et au bois énergie (respectivement 16 % et 7 % de la production).

Le PNR de l’Aubrac souhaite contribuer, lui aussi, à l’objectif de la région Occitanie qui est de devenir la première région à énergie positive en 2050.
Pour cela, le territoire prévoit de jouer sur deux leviers : réduire la consommation énergétique, d’une part, et, d’autre part, augmenter la production des énergies renouvelables tout en respectant les préconisations qui ont été fixées par les élus du territoire dans la Charte du Parc, notamment en ce qui concerne la préservation des paysages et des espaces agricoles et naturels.

Ainsi, pour les particuliers ou entreprises qui envisagent l’installation de panneaux photovoltaïques sur leurs toitures, il est prévu une mise à disposition d’un cadastre solaire.
Ce cadastre sera prochainement en ligne sur le site du PNR. Il permettra d’évaluer l’intérêt et la possibilité d’équiper les toitures des habitations ou des bâtiments professionnels de panneaux photovoltaïques. Ce cadastre ne traite pas du photovoltaïque au sol que le Parc ne souhaite pas encourager.

Autre point abordé : les évolutions climatiques et les émissions de gaz à effet de serre…
Il s’agit ici d’étudier les émissions issues des activités du territoire, la capacité de stockage des prairies et des forêts, ainsi que le changement climatique à l’horizon 2050.

Le changement climatique, dont les effets sont déjà perceptibles, aura une incidence certaine sur les activités d’élevage, mais aussi touristiques et forestières, trois activités économiques essentielles sur le massif de l’Aubrac. Des adaptations à ces changements sont à prévoir pour favoriser notamment une meilleure « résilience de ces activités économiques ».

Le territoire émet actuellement 859 000 tonnes équivalent de CO2, un chiffre cohérent sur un territoire d’élevage. Pour autant, le carbone est majoritairement stocké dans les forêts et les prairies. L’amélioration de la séquestration du carbone émis passe donc par l’accroissement de la surface forestière et la lutte contre l’artificialisation des sols.

Plusieurs autres solutions sont à privilégier pour limiter les rejets : maintenir la diversité de la forêt, maintenir et développer l’agroforesterie, introduire des cuves de stockage d’eau,

réaliser du pâturage tournant dynamique…

A ce jour, le plan d’actions est à l’étude avec les forces vives du territoire (professionnels, chambres consulaires, coopératives, associations, élus…).

Dans l’attente de la définition d’une stratégie, le PNR s’est déjà positionné pour porter et animer, avec ses partenaires, un guichet unique pour la rénovation énergétique des bâtiments, qui sera opérationnel dès janvier 2021.
Le Parc va par ailleurs lancer un programme expérimental pour la réalisation de schémas directeurs des énergies simplifiés dans 5 communes volontaires du territoire.

Dans ce cadre, les communes lozériennes du Parc (dans un premier temps) peuvent bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour faire un état des lieux précis de leurs consommations, identifier les leviers d’action (intervention sur leurs bâtiments, réflexion sur l’aménagement, les circulations, le transports…) et agir localement.

L’appel à candidatures (pour sélectionner les 5 communes) sera lancé en janvier.