Fertilaine, le projet d’amendement horticole à base de laine de mouton, porté par la famille Fabry, a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Miimosa. Avec un succès hors norme.

Vincent Fabry tablait sur un objectif initial de 100 préventes de Fertilaine sur Miimosa. Il a fait exploser les compteurs de la plateforme de financement participatif en atteignant cet objectif en 6 heures. Une semaine après, il en est à près de 650 préventes et 128 contributeurs. Du jamais vu sur Miimosa. Nouvel objectif : 1 000 préventes, pour ce projet familial porté conjointement par les Fabry (Anne, la mère, Marin, le père, décédé en février dernier, Pierre-Marin, le fils ainé et Vincent, le fils cadet).

Les deux frères, qui tiennent les manettes du concept, n’ont désormais plus aucun doute sur l’intérêt de leur initiative de valoriser la laine de mouton sous forme de granulés fertilisant pour les plantes d’appartement, les potagers et l’horticulture. « Nous avons lancé cette campagne pour tester le marché et financer les premières fabrications de Fertilaine, explique Vincent Fabry. Les gens se montrent très intéressés par le concept ; même les agriculteurs valident l’idée. Ce succès nous conforte dans notre démarche et va nous permettre de structurer notre projet d’entreprise. Mais, en tant qu’Aveyronnais, nous allons avancer pas à pas. »

L’idée, il est vrai, est parfaitement cohérente : elle consiste à valoriser la laine produite en très grande quantité sur le territoire (un million de moutons en Aveyron, grâce à l’industrie du roquefort), en la transformant en engrais naturel, biodégradable, riche en azote et en potassium et excellent rétenteur d’humidité. Le Fertilaine. Seuls 4% de la laine produite en France est aujourd’hui valorisée sur place. Tout le reste part en Asie ou est considéré comme un déchet. Il était grand temps qu’arrive le projet Fertilaine !

Pour l’heure, le plan des frères Fabry est de collecter et de transformer la laine de l’exploitation familiale de Vézins-de-Lévézou et celle de leurs voisins les plus proches. Pour chaque kilo de laine brute collectée, ils proposent de payer 20 centimes aux agriculteurs (auxquels, aujourd’hui, la tonte coûte chaque année 2 euros par bête et rapporte zéro centime). Afin de transformer la laine brute en granulés plus faciles à intégrer à la terre, Fertilaine s’est rapproché d’une entreprise française disposant des agréments nécessaires à la fabrication de ce type de produits. Grâce aux préventes, les deux entrepreneurs peuvent lancer la fabrication du premier lot sans inquiétude.

A terme, le projet Fertilaine prévoit d’installer en Aveyron l’outil de transformation de la matière première. Pour que l’entreprise devienne économiquement viable, il faudrait qu’elle puisse transformer chaque année 10 tonnes de laine (sur les 3 ou 4 000 tonnes prélevées chaque année sur le dos des seules brebis aveyronnaises).

Savoir plus : https://miimosa.com/fr/projects/fertilaine-1er-engrais-naturel-et-engage-100-laine ou fertilaine.com

 

Photo : Ezilda Pelissier