Le premier Marathon de l’Innovation qui vient de se tenir à Rodez fait entrer l’Aveyron dans les territoires créatifs et permet au public, aux entreprises et aux collectivités de se projeter dans un futur déjà palpable.

C’était une première en France. Qu’une petite ville comme Rodez accueille une manifestation comme le premier Marathon de l’Innovation était une gageure. Mais la volonté de la communauté d’agglomération, associée au savoir-faire de l’agence PAC Communication, ont permis que cela se réalise.

Ainsi, durant trois jours, les élus, chefs de services, chefs d’entreprises  et grand public ont-ils été invités à venir découvrir le démonstrateur de smart city installé à la salle des fêtes de Rodez. Plus concrètement, étaient réunies là des entreprises régionales déjà engagées dans le développement de services et produits innovants pour les collectivités (Eiffage, Bosch, Enédis, Orange, Véolia, Braley, MET Energie, Inforsud, ID Verde, SBS, SDEL, Sieda, Scopelec) et des startups porteuses de grandes promesses dans les domaines de la santé, de l’aménagement et de la gestion urbaine, des énergies, du tourisme, de la mobilité, etc… Parmi ces startups au destin national voire international, l’une de celles qui ont été les remarquées est la cabine de télé-consultation médicale. Equipée et connectée, cette cabine permet aux patients d’obtenir un diagnostic. Elle est la première du genre en service en France.

A ce démonstrateur de smart city, le Marathon de l’Innovation associait aussi la deuxième édition du Startup Challenge organisé par Rodez Agglo en partenariat avec la CCI de l’Aveyron. Une dizaine d’équipes agglomérées autour de porteurs de projets se sont ainsi affrontées en 42 heures de brainstorming, développement et prototypage pour tenter de décrocher l’une des trois places sur le podium, dotées d’un total de 10 000 € apportés par la communauté d’agglomération et d’un accompagnement à l’école des startups de la CCI Aveyron.

Au terme de ses délibérations, le jury composé d’experts a établi le palmarès suivant.

Premier prix : projet é-BIM, porté par Nader Bechraoui. Il s’agit d’une plateforme numérique de mise en relation des professionnels du bâtiment. Les jeunes diplômés (architectes, ingénieurs spécialisés, etc…) entrent leurs compétences dans la plateforme é-BIM qui les certifie BIM (Building Information Modeling, une norme qui sera bientôt obligatoire à partir de 2023 pour tous les acteurs du bâtiment) ; de l’autre côté, les constructeurs entrent leurs besoins de compétences et leurs projets. La plateforme é-BIM met en relation les uns avec les autres.

Deuxième prix : projet 3D Maker de modélisation 3D de projets immobiliers. Nicolas Fumel a conçu une imprimante 3D et les logiciels associés qui lui permettent de réaliser à moindre coût, mais avec une profusion de détails, des maquettes de bâtiments. Cette offre s’adresse en particulier aux promoteurs immobiliers qui pourront ainsi disposer d’un objet permettant à leurs clients et prospects de se projeter plus facilement et avec un grand réalisme dans leur futur logement. L’offre peut aussi intéresser les particuliers, les architectes et les collectivités. Nicolas Fumel a d’ores et déjà choisi de créer rapidement son entreprise.

Troisième prix : le projet Isoclope, porté par Théo Juskowiak (16 ans!). Il s’agit d’un process scientifique permettant de dépolluer les mégots de cigarette à l’aide de déchets biodégradables. Ce procédé permet de faire migrer les 450 substances toxiques présentes dans les filtres des mégots dans une sorte de soupe biologique composée de chewing-gums, de marc de café, de cheveux, de lait, d’urine, d’eau déminéralisée. Ces déchets dépolluants sont ensuite incinérés (ils l’auraient été de toute façon) et il ne reste du mégot qu’un peu de coton qui peut être réutilisé dans l’industrie textile, l’isolation, la construction…