Le Syndicat mixte pour l’informatisation des collectivités aveyronnaises (SMICA) est le meilleur allié des secrétaires de mairie et des maires des petites communes rurales. Cette structure permet aujourd’hui aux collectivités les plus modestes de disposer des outils numériques, matériels et logiciels, les plus performants.

Le SMICA est né en 1987, sur une suggestion de Gilbert Serieys, alors maire de Moyrazès, près de Rodez. Il s’agissait d’abord d’aider les petites communes rurales à s’équiper en matériel informatique (choix du matériel et des logiciels, formation des agents, assistance et maintenance). « Au début, le SMICA s’occupait surtout de comptabilité publique », résume Guy Cayssials, président du syndicat. D’une vingtaine de collectivités au début, le nombre d’adhérents est passé brutalement à près de 150 à partir de 1995, année d’entrée en service d’une nouvelle norme de comptabilité publique, la fameuse norme M14 qui a tourmenté tant de maires et de secrétaires de mairies. L’utilité du SMICA, soudainement, devenait évidente.
Sur tous les fronts du numérique
Même si la règlementation française est parfois prise de folie, elle ne produit pas une nouvelle norme comptable tous les quatre matins. Le SMICA a donc cherché à s’inventer de nouveaux métiers au service des collectivités. C’est ainsi que, à partir de 2003, elle a commencé à déployer un système d’information géographique (SIG) qui a permis à la plupart des communes de numériser leur cadastre. D’ici juin prochain, tout le cadastre de l’Aveyron sera numérisé. Au-delà de la seule numérisation des plan cadastraux, le SIG est aussi pour les communes un formidable outil de gestion du territoire, qui permet de visualiser et d’actualiser toutes les constructions, les réseaux, le mobilier urbain et même les plantations qui occupent l’espace. « Grâce à cela, les maires peuvent se réapproprier leur territoire, note Guy Cayssials. Ils savent ce qui s’y passe et peuvent anticiper des projets urbains ou toutes sortes d’aménagements. »
Après le cadastre, le SMICA est passé à la dématérialisation des actes soumis au contrôle de l’Etat (délibérations et autres). Aujourd’hui, près de 70% des actes émis par les collectivités aveyronnaises sont dématérialisés. « La moyenne, en France, est de 15%, relève Guy Cayssials. Cela place l’Aveyron au premier rang national en nombre d’actes dématérialisés ».
La modernité pour tous
Le syndicat aide également les collectivités à construire et à mettre à jour leur site internet ; il encourage les communes à dématérialiser les marchés publics ; il assiste les médiathèques municipales qui souhaitent passer à une gestion numérique de leurs fonds ; il participe à l’effort d’équipement des écoles (ordinateurs, tableaux interactifs…). « Avant la fin de cette année, nous devrions permettre aux écoles primaires publiques et privées du département de disposer d’un environnement numérique de travail (ENT) », assure Jacques Barbezange, directeur du SMICA. Le syndicat travaille enfin à des solutions pour développer les centres de télétravail. « Pour être prêt, explique Jacques Barbezange. La veille technologique et la recherche de nouveaux outils de gestion pratique des territoires font partie de nos missions. » « Notre fierté est de permettre à de toutes petites communes rurales d’être aussi modernes et performantes que les grandes collectivités », résume Guy Cayssials.
Plus d’efficacité, moins de temps
Le SMICA compte aujourd’hui 476 adhérents, communes, groupements de communes, offices publics, fédérations d’associations… En début de semaine, le syndicat a également signé une convention de partenariat avec la Direction générale des Finances publiques en vue de la dématérialisation des pièces comptables et pièces justificatives qui transitent entre les collectivités et le Trésor public. « La dématérialisation est pour nous un enjeu très important, insiste Denis Chaput, directeur départemental des Finances publiques. Elle permettra des gains de temps pour tous et la réduction des frais d’affranchissement. » L’objectif est de parvenir à dématérialiser, pour janvier 2015, 1,5 million des 4,5 millions de pièces comptables échangées chaque année. A terme, il s’agit d’arriver à « zéro papier ».