Media12-ADM 15

11 juin 2015

Les maires dans le maelström des réformes

Le congrès des maires de l’Aveyron, premier du genre, s’est tenu à Onet-Le-Château dans une ambiance empreinte d’inquiétude et de colère, motivée par la baisse des dotations aux collectivités et certains projets de la réforme territoriale.

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« Nous naviguons entre dispositions temporaires et injonctions contradictoires », s’est ému Jean-Louis Grimal, le président de l’association des maires de l’Aveyron, reprenant le sentiment général qui semble prévaloir chez les élus du monde rural. « Mais le dossier des finances locales est celui qui qui me paraît le plus grave, a-t-il précisé. Non seulement pour nos collectivités, mais aussi et peut être surtout, pour l’économie locale et pour le pays tout entier. Cette baisse sans précédent va produire un effet de souffle dont nous n’avons pas fini de mesurer la portée et les conséquences. » L’Etat, en effet, a programmé une réduction de 30% de ses dotations aux collectivités locales d’ici 2017. « Cela a déjà conduit à une baisse de 12,4% de l’investissement du bloc communal, soit une perte sèche de 4,3 milliards d’euros pour les entreprises du tissu local. »

L’autre source d’inquiétude qui agite les maires est la loi NOTRe (Nouvelle Organisation du Territoire de la République) qui, entre autres dispositions, voudrait imposer la création de structures intercommunales d’une taille minimum de 20 000 habitants. « La commune doit rester l’échelon de proximité, de solidarité et de citoyenneté des habitants, répondent les maires ruraux, soutenus dans leur opposition par le président du Conseil départemental, Jean-Claude Luche. Nous estimons que l’extension des périmètres et l’intégration concomitante et automatique de nouvelles compétences au niveau des Intercommunalités sont irréalistes et risquent d’entrainer la paralysie de l’action locale et de nombreux services au public. Nous avons des territoires où la densité est inférieure à 11, 7, ou 3 habitants au Km2 ; comment imaginer que l’on ne perdra pas en efficacité lorsqu’il faudra parcourir 50, 60, 80 km pour rejoindre le centre d’animation de l’intercommunalité. » A ces vastes communautés de communes, l’association des maires préfère les communes nouvelles, associations libres de plusieurs collectivités.

A ces sujets d’inquiétude (et bien d’autres encore, tels que les écoles, la prolifération des normes, la complexité du droit des sols et des règles d’urbanisme…), le secrétaire général de la préfecture s’est appliqué à défendre avec fermeté l’action de l’Etat dans les territoires, argumentant chacune de ses réponses. Et d’ajouter : « Loin de moi l’idée de nier les difficultés que nous traversons, que la France traverse, que l’Europe traverse, loin de moi l’idée de contester l’ampleur de la tache qui s’annonce devant nous et les enjeux importants pour l’avenir de notre département, mais au discours stigmatisant et alarmiste, je préfère celui du rassemblement et de la mobilisation de tous les acteurs politiques, économiques, sociaux pour faire en sorte que l’Aveyron reste ce département où il fait bon vivre, où il fait bon travailler, où il fait bon entreprendre et dont chacun est fier. »

 

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